À l’ONU, la RD Congo plaide pour la réduction de moitié des effectifs de la Monusco en 2016
Lors de son intervention mercredi au Conseil de sécurité des Nations unies à New York, Raymond Tshibanda, chef de la diplomatie de la RD Congo, a annoncé le souhait de son pays de voir les effectifs de la Monusco être réduits de moitié d’ici la fin de l’année.
L’avenir de la Monusco, la mission onusienne en RD Congo, se joue en ce moment à New York. Son mandat expire fin mars et le gouvernement congolais voudrait apporter quelques correctifs avant tout renouvellement. Le 23 mars, lors d’une réunion au Conseil de sécurité, Raymond Tshibanda, ministre congolais des Affaires étrangères, a remis sur le tapis la problématique du retrait progressif des Casques bleus présents sur le territoire national depuis près de deux décennies.
Le chef de la diplomatie congolaise a en effet demandé au Conseil de sécurité « de tenir compte des négociations menées entre l’ONU et Kinshasa pour une sortie ordonnée et définitive de la Monusco de la RD Congo », faisant valoir que « l’armée gouvernementale allait renforcer d’ici quelques mois les trois bataillons de sa force de réaction rapide, engagés contre les rebelles dans l’est du pays, par d’autres unités, permettant ainsi une prise en charge totale des besoins de sécurisation de l’est du pays ».
« Aussi [le gouvernement congolais] se fixe-t-il un objectif ambitieux, a-t-il ajouté, celui de contribuer à créer les conditions objectives qui permettent que, d’ici la fin de cette année, la moitié de la force de la Monusco aujourd’hui déployée sur notre territoire puisse être retirée, sans mise en cause des acquis sur les plans sécuritaire et de la stabilisation du pays ».
« Stratégie de sortie » des Casques bleus
La RD Congo réclame depuis longtemps une « stratégie de sortie » pour le retrait total des Casques bleus. En mars 2015, l’ONU avait déjà réduit de 2 000 soldats l’effectif de la Monusco. Mais le plafond des effectifs reste fixé à 21 000 soldats et policiers, ce qui laisse à l’ONU la possibilité de les augmenter encore en cas de besoin.
« Nous n’avons jamais demandé un départ précipité ou désordonné [des Casques bleus] mais nous ne sommes pas prêts à transiger sur la souveraineté de notre pays », a martelé ensuite à la presse le ministre congolais.
Réponse à Ban Ki-moon
Aux préoccupations soulevées lundi par Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, sur le processus électoral en RDC, Raymond Tshibanda a rétorqué que « son gouvernement ne se laisserait pas dicter non plus des échéances » concernant le calendrier des élections à venir.
« J’affirme qu’il n’y a pas, dans le contexte spécifique de la RD Congo, d’évidence empirique que la non tenue des élections (..) à une date donnée ait été en soi la cause de violences à grande échelle », a déclaré le ministre congolais des Affaires étrangères.
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