Capital-Investissement : l’association professionnelle française Afic lance son club Afrique à Abidjan

Environ un an après la création de ce club géographique, qui vise à encourager les capital-investisseurs français à s’intéresser davantage aux marchés africains, l’Association française des professionnels du capital-investissement a procédé le 23 mars au démarrage de son club Afrique à Abidjan.

Lancement du Club Afrique de l’AFIC à Abidjan. © BRVM

Lancement du Club Afrique de l’AFIC à Abidjan. © BRVM

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Publié le 24 mars 2016 Lecture : 3 minutes.

Une cinquantaine de participants étaient présents, mercredi 23 mars à Abidjan, dans la salle de conférence de la Caisse de retraite par répartition de l’Union monétaire ouest-africaine (CREEA-UMOA), pour le lancement officiel sur le continent du “club Afrique” de l’Association française des professionnels du capital-investissement.

Voulu et impulsé par Hervé Schricke, ancien de la Banque internationale pour l’Afrique occidentale (BIAO), le premier club géographique de l’Afic entend “réunir l’écosystème du capital-investissement africain et français afin de soutenir le développement de ce métier déterminant pour la croissance des entreprises et de l’emploi en Afrique”, selon le financier français.

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Si depuis son lancement officiel en janvier 2015, le club Afrique de l’Afic a pu réunir plusieurs centaines de professionnels français du capital-investissement, ainsi que des cabinets d’avocats et des institutions de développement hexagonales, il peine encore à convaincre les opérateurs africains. C’est en partie pour encourager ces derniers à y adhérer que la cérémonie de lancement officielle de ses activités a été organisée dans la capitale économique ivoirienne, pour dissiper notamment l’idée qu’il s’agirait d’une initiative unidirectionnelle venue de l’Hexagone.

Seuls trois pays de la zone UEMOA ont transposé la Loi uniforme de 2006 sur le capital-investissement

“Nous voulons ensemble aider les entreprises du continent à trouver les financements nécessaires à leur croissance, a insisté Hervé Schricke. La France est le premier marché du capital-investissement en Europe continental, avec environ 10 milliards d’euros levés chaque année. Nous avons une certaine expérience, que nous avons mis du temps à acquérir, et que nous souhaitons partager”.

Pourtant, la détermination de l’Afic choque contre un environnement entrepreneurial, fiscal et réglementaire des plus complexes.

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Si Abdourahmane Cissé, ministre auprès du Premier Ministre ivoirien, chargé du Budget et du Portefeuille de l’État, représenté à la conférence par son directeur de cabinet, a rappelé que le gouvernement ivoirien soutenait et était à l’écoute des recommandation du Club, d’autres intervenants ont été plus réservés.

Notamment du fait du statu quo réglementaire : plutôt que d’introduire de nouvelles réformes, les responsables publics ont été incités à appliquer dans un premier temps le cadre juridique déjà en place. Comme l’a rappelé Eric N’guessan du cabinet EY, seuls trois pays de la zone UEMOA (le Sénégal, le Mali et le Bénin) ont transposé dans leur cadre juridique national la Loi uniforme de 2006 sur le capital-investissement.

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Des investissements « coûteux, périlleux et pas nécessairement rentables”

Une autre initiative de l’Afic, évoquée durant cette conférence et développée dans le “Livre blanc du capital-investissement africain”, est la création d’un Label “Jeunes Entreprises Innovantes” en Afrique, dans la lignée du label “Entreprise innovante des pôles” créée en France. Et ce “afin de faire ressortir les start-up africaines méritantes et de les aider à collecter plus facilement des financements”.

Une initiative louable selon Laureen Kouassi Olsson, directrice d’investissement chez le français Amethis Finance. Toutefois, a-t-elle rappelé, “l’investissement dans les start-up est coûteux, périlleux et pas nécessairement rentable”. Autant de facteurs qui refroidissent les capital-investisseurs traditionnels, qui ont des exigences importantes de rentabilité.

Un projet d’académie du capital-investissement en Afrique

Plus important encore : “Il y a déjà suffisamment d’entreprises installées, de taille intéressante et avec des résultats solides, qui n’arrivent pas à se financer, en raison notamment de leur réticence à rendre publiques leurs informations financières”, a souligné Serge Thiémélé, associé du cabinet EY à Abidjan.

Le travail de mobilisation des acteurs financiers et de pédagogie auprès des entreprises comme des acteurs publics, initié par Hervé Schricke s’annonce ardu. Mais l’ancien étudiant de l’université d’Abidjan reste optimiste. Il annonce d’ailleurs un projet d’académie du capital-investissement en Afrique. Un premier partenaire, l’Institut supérieur de management de Dakar, est déjà impliqué. Hervé Schricke recherche désormais un autre partenaire à Abidjan.

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