Carte – Sahara occidental : quel avenir pour la Minurso ? 

Suite à l’expulsion d’une partie de son personnel civil le 20 mars, la Minurso ne peut plus accomplir sa mission. Les négociations diplomatiques entre le Maroc et l’ONU sont dans l’impasse. Retrouvez notre carte de la présence onusienne dans la région.

Ban Ki-moon privilégie l’action diplomatique pour pousser le Maroc à réintégrer le personnel de la Minurso expulsé. © Theo Renaut/AP/SIPA

Ban Ki-moon privilégie l’action diplomatique pour pousser le Maroc à réintégrer le personnel de la Minurso expulsé. © Theo Renaut/AP/SIPA

ProfilAuteur_NadiaLamlili

Publié le 25 mars 2016 Lecture : 3 minutes.

Le 20 mars, 83 membres du personnel civil de la Minurso ont quitté le Sahara sur injonction du Maroc qui entendait protester contre les propos « inacceptables » du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, lors de sa récente visite dans la région. Le 22 mars, il a fait monter la tension d’un cran en fermant le bureau de liaison de Dakhla où la Minurso et l’armée marocaine avaient l’habitude de coordonner leurs actions.

« Ban Ki-moon a essayé d’être conciliant, mais il en a marre ! », tempête une source à l’ONU. Estimant que ces mesures de rétorsion empêcheront la Minurso de s’acquitter de sa mission, le porte-parole du secrétaire général, Farhan Haq, a appelé le Maroc à se conformer immédiatement à ses obligations internationales consignées dans l’accord du 29 avril 1991, qui définit la mission de la Minurso. Il a surtout peur que le précédent marocain ne gagne d’autres missions d’opérations de maintien de la paix dans le monde et que d’autres pays hôtes ne se mettent à expulser le personnel onusien pour infléchir le règlement en leur faveur.

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Le référendum, option caduque

Légalement, le Maroc a l’obligation de maintenir la Minurso, mise en place en 1991 pour surveiller le cessez-le-feu et organiser une consultation référendaire qui permettrait aux habitants du Sahara occidental de décider du statut futur de ce territoire. L’accord prévoit une période transitoire jusqu’à la tenue du référendum. Période qui dure jusqu’à maintenant, le Maroc et le Polisario n’ayant jamais réussi à s’accorder sur la composition du corps électoral.

« Nous ne sommes pas contre la surveillance du cessez-le feu qui est la mission principale de la Minurso (le personnel militaire est toujours déployé sur le terrain). En revanche, nous ne voyons aucune utilité à la présence du personnel politique du moment que l’option du référendum a été abandonnée et ne figure même plus dans les derniers rapports du secrétaire général de l’ONU », confie une source au sein du ministère des Affaires étrangères marocain.

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« Les préparations du référendum sont suspendues depuis 2001 à cause des grandes divergences entre les deux parties. Le personnel civil expulsé par le Maroc ne s’occupait donc pas du référendum mais servait de relai d’informations sur le terrain. Il avait aussi un rôle logistique et assurait la liaison entre toutes les bases d’opération. Avec son départ, ces dernières sont de fait isolées et ne seront plus approvisionnées en nourriture et en eau », explique, depuis New York un responsable à l’ONU. Et d’ajouter : « Si le Maroc ne revient pas sur sa décision, c’est la fin de la Minurso ! ». 

Le Maroc veut avoir le dernier mot

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Le 24 mars, Rabat a annoncé que sa décision était irrévocable. Pour le moment, le lobbying de Ban Ki-moon au sein du Conseil de sécurité n’a reçu que de maigres résultats. Le 24 mars, les membres du Conseil ne se sont pas prononcés clairement, se contentant d’appeler à le régler d’une manière constructive et concertée. 

Le 27 avril pourtant, comme chaque année, le Conseil de sécurité sera appelé à statuer sur le mandat d’une Minurso qui se trouve, de fait, dans l’incapacité d’opérer.

Acceptera-t-il de revoir sa mission, en la cantonnant à un simple mécanisme de surveillance du cessez-le feu ? Ira-t-il jusqu’à la retirer complètement ? « La reprise des armes est très peu probable mais il n’est pas exclu que la frustration ressentie par les populations sahraouies les poussent dans les bras du jihadisme local », prévient un responsable à l’ONU.

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