Télécoms : Tiémoko Coulibaly, fidèle au poste chez l’opérateur Bharti
Il a connu trois marques en cinq ans : Celtel, Zain et Airtel. Aujourd’hui, le patron de l’indien Bharti pour l’Afrique francophone, Tiémoko Coulibaly, veut généraliser l’accès à la téléphonie et à l’internet mobiles sur le continent.
Tiémoko Coulibaly dit vouloir « créer un impact positif sur le développement économique du continent ». Son discours a beau avoir des accents sociétaux, l’homme accompagne avant tout le développement en Afrique d’un géant des télécoms : Bharti est le sixième opérateur mobile mondial, avec 9,3 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2010. Reste que son dirigeant relaie la vision de la multinationale : généraliser l’accès à la téléphonie et à l’internet mobiles pour que toutes les populations – y compris les plus défavorisées – puissent en bénéficier.
Lune de miel
« Chez Airtel, nous pensons que l’Afrique est prête, contrairement à l’avis de certains experts. Pour preuve, l’internet mobile continue d’y croître à un rythme exponentiel », constate Tiémoko Coulibaly, qui espère que les gouvernements et les régulateurs faciliteront le déploiement in situ de cette technologie pour réduire la fracture numérique. À entendre le patron ivoirien basé à Nairobi, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Une lune de miel qui n’était pourtant pas acquise à l’arrivée du groupe indien.
Diplômé de l’École supérieure de commerce d’Abidjan (Esca), Tiémoko Coulibaly a complété sa formation à la London Business School puis à l’International Institute for Management Development, en Suisse. Rien de plus normal, alors, de longer le lac Léman sur moins de 20 km pour aller frapper à la porte de l’une des plus grosses multinationales helvétiques, basée à Vevey. Commence ainsi une ascension sans encombre au sein du groupe agroalimentaire Nestlé, qui le mènera aux postes de directeur stratégique et opérationnel en Afrique et en France, puis de directeur général de la firme suisse au Gabon.
Parcours sans faute
En 2006, il rejoint la société de téléphonie Celtel, qui lui offre rapidement le fauteuil de vice-président pour le développement en Afrique de l’Ouest. Un parcours sans faute, réglé comme une horloge suisse. Mais le marché mouvant de la téléphonie mobile aurait pu lui réserver quelques surprises et ses premières désillusions. Fin diplomate, doué d’un tempérament quasi politique et de compétences reconnues, il résiste durant quatre années aux changements de propriétaire successifs, à commencer par le rachat de l’opérateur par le koweïtien Zain (rebaptisé depuis Airtel).
Il gardera toujours le contrôle des opérations de développement de l’offre de téléphonie cellulaire en Afrique subsaharienne, avant d’obtenir avec Airtel un autre fauteuil : celui de directeur général pour l’Afrique francophone (Burkina, Congo, RDC, Gabon, Madagascar, Niger et Tchad). Objectif du patron : élargir la couverture réseau aux zones rurales. Un bon moyen de continuer de promouvoir le côté social du groupe. Et d’élargir son business.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie
- RDC : des minerais de sang aux minerais de paix
- Présidence de la BAD : Bassirou Diomaye Faye, arbitre des ambitions sénégalaises
- Pourquoi Alassane Ouattara a limogé Adama Coulibaly, patron du Conseil du coton et de l’anacarde
- La question nationale au cœur de l’économie gabonaise
- Énergie, aérien, pétrole… Qui a le plus à perdre de la « rupture » de Bassirou Diomaye Faye ?