Télécoms : les nouvelles visées des opérateurs chinois en Afrique

Arrivés sur le continent africain à la fin des années 1990, Huawei et ZTE les deux géants chinois spécialisés dans la fabrication de téléphones ont bousculé le marché local. Après avoir conquis les opérateurs télécoms, ils visent désormais directement les consommateurs avec leurs téléphones.

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Publié le 25 octobre 2011 Lecture : 2 minutes.

Arrivé en 1998 en Afrique, où il est désormais actif dans plus de trente pays, Huawei travaille ainsi avec la plupart des opérateurs locaux présents, dont les sud-africains Telkom et MTN, le kényan Safaricom, le français Orange… En comparaison de son concurrent et compatriote, il se caractérise par une relative discrétion quant aux accords signés.

Coté à la Bourse de Hong Kong, ZTE se dit plus transparent et moins agressif. Reste que les contrats pleuvent. Derniers en date : l’un signé le 22 septembre avec le sud-africain FibreCo Telecommunications, d’une valeur de 467 millions d’euros, pour le développement de 12 000 km de fibre optique ; un autre conclu le 20 septembre avec Burundi Backbone System Company, pour la construction du premier réseau national internet haut débit, qui reliera les 17 provinces burundaises au câble Eassy (East Africa Submarine Cable System) ; ou encore celui passé avec Telkom Kenya (détenu à 51 % par France Télécom) pour l’élaboration d’un réseau 3G, pour 33,7 millions euros. Déjà, le Moyen-Orient et l’Afrique représentent 30 % du chiffre d’affaires de ZTE.

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La méthode chinoise est bien rodée, ainsi que l’explique Matt Walker, consultant télécoms chez Ovum : « ZTE et Huawei ont, à eux deux, des milliards de dollars disponibles, à travers des lignes de crédit des banques chinoises China Development Bank, China Exim Bank et Bank of China. Ces établissements aident les marques à s’étendre plus rapidement et plus facilement, tout en facilitant les signatures de contrats. »

Une longeur d’avance

Après s’être imposé en à peine vingt ans comme le second équipementier mondial derrière Ericsson en termes de chiffre d’affaires, Huawei a clairement défini une nouvelle stratégie : « Dans le passé, nous étions focalisés sur les opérateurs télécoms. Désormais, nous visons également les consommateurs », confirme Wan Biao, directeur exécutif de Huawei Device.

Sur le terminal à conteneurs de Can Island, à Lagos, des hangars entiers sont destinés au montage de téléphones Huawei qui alimenteront l’Afrique, mais aussi l’Europe. Loin encore de tacler le plus gros vendeur, Nokia (453 millions de téléphones en 2010), la marque chinoise a tout de même écoulé quelque 7 millions de portables au premier semestre 2011. Objectif : devenir le troisième vendeur de mobiles en 2015. Rien que sur le marché nigérian, le fabricant a frappé un grand coup en lançant en septembre, via une campagne de publicité de 750 000 euros, son smartphone Ideos à un prix inférieur à 75 euros.

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ZTE a une longueur d’avance en termes de part de marché. Fin 2010, la compagnie est devenue le quatrième vendeur mondial, avec 51,8 millions de téléphones distribués. Déjà présent sur le marché du smartphone avec des appareils fonctionnant sous Android, ZTE a pris de court Huawei en dévoilant, en septembre, le modèle Tania – ou Spirit, en Europe -, qui fonctionne sous Windows. Reste aux deux firmes à convaincre les consommateurs que bas prix ne rime pas forcément avec qualité médiocre. 

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