Noix de cajou : « L’embellie ne va pas durer »
Le prix de la noix de cajou se maintient sur la dynamique de prix élevés observée depuis la fin de la dernière campagne, en juillet pour l’Afrique de l’Ouest.
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Pierre Ricau
Analyste matières premières agricoles chez Rongead.
Publié le 8 avril 2016 Lecture : 1 minute.
Le 21 mars, la tonne d’origine ouest-africaine s’échangeait entre 1 250 et 1 500 dollars selon la qualité, soit un peu plus qu’il y a huit mois. Cette bonne tenue s’explique par une forte demande des principaux consommateurs, l’Inde, les États-Unis et l’UE, mais aussi par la création de nouvelles usines chez les principaux transformateurs que sont l’Inde et le Vietnam. Résultat : la filière ouest-africaine — la première au monde avec 1,5 million de tonnes par an — a bien marché cette saison, faisant de l‘anacarde la deuxième exportation agricole de la région, après le cacao.
La noix de cajou a cessé d’être le fruit à coque le moins cher, ce qui pourrait affecter sa consommation
L’embellie risque toutefois d’être de courte durée. Le ralentissement affectant plusieurs pays consommateurs, couplé à la baisse des prix des matières premières, inquiète. Qui plus est, les cours de l’amande et de la noix étant revenus à des niveaux de prix bas, la noix de cajou a cessé d’être le fruit à coque le moins cher, ce qui pourrait affecter sa consommation. On risque donc d’assister à une baisse de 100 à 200 dollars la tonne en mai-juin, après la reconstitution des stocks des transformateurs.
Du fait de la jeunesse des arbres, la production africaine continuera de croître, mais à un rythme moins soutenu que par le passé. Les estimations tablent sur une hausse comprise entre 100 000 et 200 000 tonnes par an. Mais le retard d’un mois accusé par la saison des pluies en Afrique de l’Ouest a repoussé le pic de récolte, qui se déroule généralement en février-mars. Après une année marquée par une forte concurrence, la transformation locale devrait repartir grâce à des cours plus raisonnables et, surtout, grâce aux mesures de soutien accordées aux industriels en Côte d’Ivoire, au Ghana et, dans une moindre mesure, en Guinée-Bissau et au Nigeria. »
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