Le pape fustige « la conscience insensible de l’Europe » vis à vis des migrants

Le pape François a dénoncé vendredi « la conscience insensible et anesthésiée » de l’Europe vis à vis des migrants et la trahison des prêtres pédophiles qui « dépouillent les innocents de leur dignité », lors d’une prière à la fin du Chemin de croix au Colisée de Rome.

Publié le 26 mars 2016 Lecture : 2 minutes.

La Méditerranée et la Mer Égée « sont devenues un cimetière insatiable, image de notre conscience insensible et anesthésiée », a déploré le pape dans une prière prononcée à l’issue de la cérémonie du Vendredi Saint, qui commémore chaque année la passion et la mort du Christ.

Il a renouvelé son appel aux pays de l’Union européenne à accueillir dignement des centaines de milliers de demandeurs d’asile et immigrés.

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« Ô Croix du Christ, nous te voyons aujourd’hui dans les visages des enfants, des femmes et des personnes, épuisés et apeurés qui fuient les guerres et les violences et ne trouvent souvent que la mort et tant de Pilate aux mains lavées », a-t-il martelé.

Le pape a condamné aussi avec force la pédophilie dans le clergé : « Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les ministres infidèles qui au lieu de se dépouiller de leurs vaines ambitions dépouillent même les innocents de leur dignité », s’est-il exclamé.

Évoquant les offensives jihadistes qui touchent l’Afrique, le Moyen Orient jusqu’au cœur de l’Europe, Jorge Bergoglio a dénoncé « les fondamentalismes et le terrorisme des adeptes de certaines religions qui profanent le nom de Dieu et l’utilisent pour justifier leurs violences inouïes ».

Ce sont « les vendeurs d’armes qui alimentent le four des guerres avec le sang innocent des frères », a-t-il remarqué.

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Faisant allusion aux persécutions des chrétiens, Jorge Bergoglio a déploré « le silence lâche » du monde pour « nos sœurs et nos frères tués, brûlés vifs, égorgés et décapités avec des épées barbares ».

Le pape a encore fustigé le fondamentalisme rigide de certains religieux, y compris dans l’Église catholique, « docteurs de la lettre et non de l’esprit, de la mort et non de la vie, qui au lieu d’enseigner la miséricorde et la vie, menacent de punition et de mort et condamnent le juste ». Ces « cœurs endurcis jugent facilement les autres, prêts à les condamner même à la lapidation », a-t-il observé.

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Mais le pape a aussi vivement critiqué la conception de la laïcité de certains pays occidentaux qui interdisent l’expression de la foi et de signes religieux comme les crucifix dans les espaces publics. Certains veulent « enlever » Jésus « des lieux publics et l’exclure de la vie publique, au nom de quelque paganisme laïc ou même au nom de l’égalité que Jésus nous a lui-même enseignée ».

La « croix du Christ », a-t-il dit, se manifeste aussi « dans les sots qui construisent des entrepôts pour conserver des trésors qui périssent, laissant Lazare mourir de faim à leurs portes » et « dans les destructeurs de notre « maison commune » (le terre) qui par leur égoïsme ruinent l’avenir des générations futures ».

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