Le Nigeria va interroger au Cameroun la kamikaze qui dit avoir été enlevée à Chibok

Le Nigeria devrait envoyer une délégation à Yaoundé, sous réserve de l’aval des autorités camerounaises, pour y rencontrer une jeune kamikaze, arrêtée vendredi, qui affirme être l’une des 276 lycéennes enlevées en avril 2014 à Chibok (nord-est du Nigeria) par les islamistes de Boko Haram.

Les parents des lycéennes de Chibok, en juillet 2015. © Olamikan Gbemiga/AP/SIPA

Les parents des lycéennes de Chibok, en juillet 2015. © Olamikan Gbemiga/AP/SIPA

Publié le 27 mars 2016 Lecture : 2 minutes.

Cette délégation, composée entre autres de parents de filles enlevées à Chibok, doit se rendre dans la capitale camerounaise pour « vérifier si (elle) est une des lycéennes enlevées à Chibok, » a déclaré Garba Shehu, le porte-parole du président nigérian Muhammadu Buhari, dans un communiqué diffusé samedi soir.

« Le haut-commissaire du Nigeria au Cameroun (…) a confirmé que les filles arrêtées pourraient être emmenées dans la capitale Yaoundé lundi » et que « la Haute Commission (du Nigeria) demandera la permission de les rencontrer, » précisait-il dans ce communiqué.

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« Dès que nous obtiendrons la permission (du Cameroun), nous mettrons (la délégation) dans le premier vol disponible, » a-t-il redit dimanche à l’AFP.

La jeune femme en question a été arrêtée avec une autre aspirante kamikaze vendredi au Cameroun dans la région de l’Extrême-Nord, frontalière du Nigeria. Elles portaient chacune une ceinture de 12 kg d’explosifs.

Le 14 avril 2014, 276 jeunes filles avaient été enlevées par Boko Haram alors qu’elles se préparaient à passer des examens scolaires, à Chibok, dans l’État de Borno, berceau du groupe islamiste.

Cinquante-sept d’entre elles ont réussi à s’échapper dans les heures et les jours qui ont suivi leur rapt. Ces événements avaient provoqué une vague d’indignation internationale. Mais, près de deux ans après leur enlèvement, on est toujours sans nouvelles des 219 autres captives, et l’enquête ne semble pas progresser.

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« Si l’affirmation (de la jeune fille) s’avère vraie, cela ravive notre espoir que les filles sont vivantes, » a déclaré à l’AFP Rotimi Olawale, porte-parole du mouvement « Bring back our girls », qui milite pour la libération des lycéennes.

« Mais cela donne également un sentiment d’urgence, car (cela voudrait dire que) Boko Haram pourrait utiliser ces filles comme kamikazes», a-t-il ajouté, s’exprimant depuis Abuja.

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M. Shehu souligne cependant que « des doutes pèsent sur cette affirmation suite à de nouvelles informations » selon lesquelles les deux filles « n’auraient même pas 15 ans, peut-être environ dix ans », alors que la plus jeune fille enlevée à Chibok était selon lui âgée de 16 ans.

« Une des deux (filles arrêtées) est également soupçonnée d’avoir été fortement droguée et donc pas en pleine possession de ses moyens, » a ajouté le porte-parole.

Boko Haram mène depuis six ans des assauts meurtriers, en vue d’établir un califat islamique dans le nord du Nigeria, majoritairement musulman. Le groupe, qui il y a un an a fait allégeance à l’État islamique (EI), recourt régulièrement à des attentats-suicides utilisant des femmes et des jeunes filles.

Environ 20 000 personnes auraient été tuées dans l’insurrection de Boko Haram dans l’État de Borno (nord-est du Nigeria), selon un rapport de la Banque mondiale qui chiffre à 5,9 milliards de dollars le coût des destructions.

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