Cameroun : des doutes sur l’identité de la kamikaze qui affirme être une lycéenne de Chibok
Les autorités camerounaises ont de très forts doutes sur les affirmations de la kamikaze arrêtée vendredi qui dit faire partie des 276 lycéennes enlevées en avril 2014 à Chibok, au Nigeria, par les islamistes de Boko Haram.
« Nous ne pensons pas qu’elle est une fille de Chibok », a déclaré à l’AFP sous couvert d’anonymat un haut-responsable administratif camerounais, en mettant en avant des incohérences entre l’âge supposé de la kamikaze et ceux des lycéennes enlevées. Dès samedi 27 mars, le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, Midjiyawa Bakari, avait souligné qu’il fallait être très prudent sur ses déclarations.
Vendredi, le gouverneur de Limani, une localité de la région de l’Extrême-Nord avait en effet annoncé l’arrestation de deux kamikazes par des membres du comité local de vigilance, précisant que « chacune d’elle portait 12 kg d’explosifs » et « cherchait où se faire exploser ».
« L’une d’elles a dit qu’elle faisait partie des filles enlevées à Chibok au Nigeria, mais il faut prendre cette déclaration avec beaucoup de prudence », a souligné le responsable. « Elles sont souvent droguées et peuvent raconter n’importe quoi ».
Une question bientôt clarifiée
La question de l’appartenance ou non de l’une d’elles au groupe des filles enlevées à Chibok sera « clarifiée », avait assuré M. Midjiyawa. Les deux kamikazes ont été remises pour les besoins de l’enquête à la composante camerounaise de la force régionale chargée de lutter contre Boko Haram.
À la suite de cette arrestation, le Nigeria a décidé d’envoyer au Cameroun une délégation comprenant notamment des parents de lycéennes enlevées pour vérifier les dires de la kamikaze. « Les familles peuvent venir si elles le souhaitent. Les deux kamikazes sont toujours là », a ajouté le haut-responsable administratif.
Au total, 276 jeunes filles avaient été enlevées le 14 avril 2014 par Boko Haram alors qu’elles se préparaient à passer des examens scolaires, à Chibok, dans l’État de Borno, dans le nord-est du Nigeria. Cinquante-sept d’entre elles ont réussi à s’échapper dans les heures et les jours qui ont suivi leur rapt, qui avait provoqué une vague d’indignation internationale. On est toujours sans nouvelles des 219 autres depuis une vidéo publiée en mai 2014 par Boko Haram.
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