Procès du Tribal Kat : sept pirates somaliens jugés en France
Sept pirates présumés sont jugés à Paris à partir de mardi pour avoir attaqué en septembre 2011 le voilier d’un couple de plaisanciers français.
Du 29 mars au 15 avril, sept hommes seront jugés par la cour d’Assises de Paris pour détournement de navire ayant entraîné la mort, un crime passible de la réclusion à perpétuité. Âgés de 25 à 32 ans, ils sont accusés d’avoir participé le 8 septembre 2011 à l’assaut du Tribal Kat, le catamaran de 16 mètres de Christian et Évelyne Colombo, deux Français partis faire le tour du monde et qui avaient quitté le port d’Aden au Yémen en direction d’Oman cinq jours plus tôt.
Durant l’assaut, Christian Colombo, 55 ans, est tué et son corps jeté à la mer, raconte plus tard son épouse. Évelyne Colombo est restée durant 48 heures aux mains des pirates avant d’être repérée par un navire de guerre espagnol. Au cours de l’opération, deux pirates sont abattus. Il s’agit de « Shine » et de « Abdullahi Yare », désignés respectivement comme le chef de l’expédition et son adjoint.
Ces eaux étaient connues depuis plusieurs années pour le grand nombre d’actes de piraterie qui y sont commis, principalement par des Somaliens. Toutefois, des quatre procès de piraterie qui se sont tenus en France, seul celui du Tribal Kat, porte sur le meurtre d’un otage. Dans les attaques du Ponant ou du Carré d’As en 2008, aucun otage n’était mort et, dans celle du Tanit en 2009, c’est une balle française qui avait tué le skipper lors de l’assaut.
Le tueur, « vraisemblablement » identifié, a été abattu
Selon les enquêteurs, « Abdullahi Yare » était « vraisemblablement » le tueur, mais ils notent que les sept hommes arrêtés étaient tous animés par la même « volonté collective » d’attaquer des bateaux et de réclamer des rançons pour les équipages.
Il n’est pas certain que tous les accusés pourront comparaître. L’un d’eux a développé en prison une pathologie psychiatrique qui pourrait compromettre sa participation au procès, sans remettre sa responsabilité en cause au moments des faits.
« Pour qu’ils soient jugés, il faudra que la cour comprenne de quel enfer ils viennent », explique l’avocat de l’un des accusés, Martin Reynaud, pleinement conscient de la « douleur » des parties civiles et de la famille de la victime.
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