Donald Kaberuka : « Le volume de nos activités a plus que doublé »

Le président de la Banque africaine de développement (BAD) revient sur son bilan, cinq ans après sa désignation à la tête de l’institution.

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Publié le 2 juin 2010 Lecture : 1 minute.

Donald Kaberuka : Quand je suis arrivé, en 2005, la Banque était à un moment charnière de son existence. Elle était en bonne santé financière, mais elle manquait cruellement d’idées et de stratégie d’avenir. Bref, elle ne savait pas trop où elle voulait aller. Il fallait injecter du sang neuf pour dynamiser nos projets en se concentrant, notamment, sur les infrastructures et le secteur privé. J’ai convaincu les actionnaires de la nécessité de renouveler les ressources humaines pour répondre aux besoins de l’Afrique. Et de faire confiance aux jeunes, qui sont très qualifiés, même quand ils sont dépourvus d’expérience professionnelle. J’ai fait le pari de mélanger jeunes et vieux dans une même équipe.

Cela a-t-il donné de bons résultats ?

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La preuve : depuis 2005, le personnel a augmenté de moitié, mais le volume de nos activités a plus que doublé. Et ce saut quantitatif ne s’est pas fait au détriment de la qualité. Les prêts non performants [qui débouchent sur des défauts de remboursement, NDLR] ne représentent plus que 4 % de nos prêts, contre 14 % en 2005. Ce qui signifie que 96 % de notre portefeuille actuel est sain.

Que vous inspire la crise de la zone euro ?

J’espère qu’elle incitera les banquiers internationaux à considérer plus favorablement les performances du continent africain. Les indicateurs de la Grèce étaient moins bons que ceux de certains États africains, ce qui n’a pas empêché les prêteurs de faire davantage confiance à Athènes… Les efforts entrepris par les pays africains pour réduire les déficits publics et réguler le secteur financier devraient donc, aujourd’hui, être appréciés à leur juste valeur. Mieux les agences de notation comprendront ce qui se passe en Afrique, plus elles accorderont des notes élevées [synonymes de risque faible, NDLR], et plus les investisseurs viendront.

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