« Madoff africains » : la BCEAO se dédouane
Le gouverneur de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest estime que la surveillance des sociétés impliquées dans les escroqueries dites des « Madoff africains » n’était pas de son ressort.
Plusieurs semaines après l’éclatement de l’affaire des « Madoff africains », dont ont été victimes des milliers d’épargnants au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Togo et au Burkina Faso, la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) donne enfin sa position. Elle affirme que les sociétés incriminées, enregistrées comme des ONG ou des sociétés commerciales ordinaires, n’entrent pas sous son contrôle. Le gouverneur, Philippe Henri Dacoury-Tabley, indique que la Banque centrale n’est chargée que de la seule « régulation des activités de collecte et de placement menées par les établissements financiers à caractère bancaire et les institutions de microfinance dûment agréés ». La BCEAO a toutefois annoncé la mise en place d’une cellule de veille spécialisée dans ce type d’escroqueries et recommande aux États membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) de prendre des dispositions en vue de la fermeture pure et simple des sociétés mises en cause.
Déjà, au Togo, les autorités ont annoncé, le 9 septembre, la suspension définitive des activités du Réseau pour le développement de la masse sans ressource (Redémare) et de son « crédit en nature pérenne », dont la souscription à 420 000 F CFA (640 euros) faisait espérer à l’épargnant qu’il bénéficierait d’une allocation mensuelle de 75 000 F CFA durant toute sa vie, seulement deux mois après le dépôt. À l’instar du Bénin, où la seule société ICC Services a collecté plus de 100 milliards de F CFA (152 millions d’euros), le gouvernement togolais s’apprête à organiser une opération de remboursement des épargnants floués. Mais celle-ci ne concerne que les adhérents qui ont perçu moins de cinq mensualités.
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