Pakistan : plus de 70 morts et 340 blessés, le point sur l’attentat qui a frappé Lahore
Un kamikaze s’est fait exploser dimanche soir dans un parc public de la ville de Lahore, dans l’est du Pakistan, faisant plus de 70 morts et environ 340 blessés. C’est l’attentat le plus meurtrier cette année au Pakistan. Le point sur le déroulement des faits.
Que s’est-il passé ?
La déflagration a eu lieu dimanche 27 mars en fin d’après-midi dans le jardin public de Gulshan-e-Iqba à Lahore, la deuxième plus grande ville du Pakistan. Le kamikaze s’est fait exploser devant la grille d’entrée du parc à quelques dizaines de mètres d’une aire de jeux pour enfants, bondée en ce dimanche de printemps. Ainsi la plupart des morts et des blessés sont des femmes et des enfants, selon les responsables de la police locale.
Le dernier bilan fait état de 73 morts dont une trentaine d’enfants, et de plus de 340 blessés, ce qui fait de cet attentat le plus meurtrier dans le pays depuis l’attaque en 2014 d’une école militaire à Peshawar qui avait fait environ 150 victimes, dont au moins 132 enfants.
Qui est à l’origine de l’attentat ?
Le mouvement Jamaat-ul-Ahrar, une faction locale des talibans, a rapidement revendiqué l’attentat. Son porte parole, Ehsanullah Ehsan, a déclaré à l’AFP que l’opération visait la minorité chrétienne du pays en ce dimanche pascal : » Nous avons perpétré l’attentat de Lahore car les chrétiens sont notre cible, a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « Nous commettrons d’autres attentats de ce type à l’avenir. Les infrastructures de l’armée et du gouvernement pakistanais, les écoles et les universités figurent aussi parmi nos cibles. » La faction talibane a aussi souligné son message envers le gouvernement, Lahore étant le fief du Premier ministre pakistanais :
Nous envoyons ce message au Premier ministre Nawaz Sharif pour lui dire que nous sommes entrés dans Lahore. Il peut faire ce qu’il veut mais il ne nous arrêtera pas. Nos kamikazes vont continuer ces attaques.
Le Pakistan est la cible d’attentats commis par des islamistes depuis une quinzaine d’années, lorsque Islamabad s’est rallié aux États-Unis contre Al Qaïda. En décembre 2014, les talibans avaient également revendiqué l’attaque d’une école militaire de Peshawar, qui avait particulièrement choqué le pays.
Si les chrétiens, qui représentent moins de 2% de la population pakistanaise, sont la cible revendiquée de l’attentat de dimanche, la plupart des victimes sont musulmanes, ce qui soulève de nombreuses questions dans le pays sur les réelles motivations du groupe Jamaat-ul-Ahrar.
Déroulé de l’enquête
Alors que les premières funérailles ont eu lieu lundi, l’enquête avance. Selon la police, la force de l’explosion laisse penser que le kamikaze aurait utilisé des explosifs très puissants. Les autorités locales ont ordonné la fermeture de tous les parcs et jardins publics et annoncé trois journées de deuil dans la province du Pendjab, dont Lahore est la capitale. Les principales zones commerciales ont également été fermées.
Mardi, le ministre de la Justice pour la province du Pendjab, Rana Sanaullah, a annoncé de nombreuses arrestations dans le cadre de l’enquête : « Plus de 5.000 personnes ont été fouillées et interrogées, et la plupart ont été libérées, mais environ 216 ont été placées en détention le temps de recherches plus approfondies » a-t-il indiqué. S’exprimant devant la presse à Lahore, capitale de la province, il a ajouté que des opérations étaient en cours dans tous les districts du Pendjab.
Dans un communiqué, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a condamné fermement l’attentat-suicide et a demandé que « les auteurs de cet acte de terrorisme épouvantable soient amenés rapidement devant la justice ». Dans une déclaration à la presse, le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, a dénoncé de son côté « la haine homicide qui frappe vilement les personnes qui sont le plus sans défense ».
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