Accords commerciaux : Alger et Bruxelles se laissent deux mois pour faire le bilan
Face à l’insistance d’Alger sur la nécessité de réévaluer l’accord d’association qui lie le pays à l’Union européenne, et qui arrive à échéance en 2017, les deux parties ont commencé les discussions. Deux réunions sont prévues avant une éventuelle redéfinition de l’accord.
Après avoir laissé planer la menace de relever ses taxes sur les importations européennes, puis avoir calmé le jeu, l’Algérie est tout de même parvenue à engager des discussions avec l’Union Européenne (UE) pour réévaluer l’accord d’association qui est en vigueur depuis 2005.
Une rencontre s’est tenue mi-mars entre les deux parties et marque le début de la phase d’évaluation qui devrait durer « deux mois » a indiqué Said Djellab, directeur des accords régionaux au ministère du Commerce, à l’issue de cette réunion. « Nous avons fait état de notre bilan, et à partir de là, nous allons travailler ensemble (avec l’Union Européenne) pour voir quels sont les correctifs à apporter » a-t-il précisé.
Renégocier les contingents
L’Algérie plaide notamment pour une renégociation des contingents à l’exportation, afin de permettre un meilleur placement de ses produits, en particulier agricoles, sur le marché européen. « L’UE a toujours été disposée à discuter des propositions de l’Algérie qui souhaite que l’accord d’association soit revu de manière à permettre d’augmenter ses exportations vers l’UE, attirer plus d’investissements directs étrangers et diversifier son économie « , a soutenu l’ambassadeur de l’UE à Alger, Marek Skolil, dans une déclaration à l’APS, datée du mercredi 23 mars. Il précise que « nous ne sommes pas dans un processus de révision mais plutôt dans un processus de réévaluation conjointe de fonctionnement de l’accord d’association ».
Un accord déséquilibré
Plus de dix ans après l’entrée en vigueur de l’Accord d’association, les impacts sur l’économie algérienne sont loin des objectifs visés. Les exportations algériennes hors hydrocarbures vers l’UE — constituées essentiellement des produits et de dérivés énergétiques ou miniers — n’ont atteint que 12,3 milliards de dollars entre 2005 et 2014, selon l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex). Quand, dans le même temps, les importations algériennes en provenance de l’UE se sont établies à 195 milliards de dollars sur la même période. De quoi mécontenter Alger dans un contexte économique morose marqué par la chute des cours du pétrole et des finances publiques dans le rouge.
Un calendrier a été arrêté entre les deux parties pour déboucher sur un plan d’action commun. Une réunion de travail est prévue à Alger en mai prochain pour continuer leurs discussions. Une seconde sera programmée au cours du deuxième semestre de l’année en cours pour exposer les propositions de chacune des deux parties, avant une éventuelle réévaluation.
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