Soudan du Sud : début de l’application de l’accord de paix en pleine crise humanitaire

Des soldats rebelles sud-soudanais sont arrivés lundi à Juba, selon les observateurs internationaux. C’est la première étape de la mise en oeuvre de l’accord de paix signé il y a sept mois entre les belligérants de la guerre civile qui ravage le Soudan du Sud depuis plus de deux ans.

En janvier 2015, Salva Kiir, le président du Soudan du Sud (indépendant depuis 2011), et son rival Riek Machar. © AP / SIPA

En janvier 2015, Salva Kiir, le président du Soudan du Sud (indépendant depuis 2011), et son rival Riek Machar. © AP / SIPA

Publié le 29 mars 2016 Lecture : 2 minutes.

Trente-neuf soldats rebelles ont rejoint la capitale sud-soudanaise sur un total de 1.370 attendus dans le cadre de l’accord de paix conclu en août 2015, a précisé la Commission de surveillance et d’évaluation de cet accord (JMEC), créée par l’organisation régionale des pays d’Afrique de l’Est (IGAD). Les observateurs internationaux ont également appelé le chef de la rébellion Riek Machar à prendre ses fonctions de vice-président, autre condition importante de l’accord de paix entre les deux parties. Le 12 février dernier, le président actuel Salva Kiir avait ainsi fait un pas vers la réconciliation en acceptant de nommer son rival numéro deux du gouvernement. 

Pour les observateurs, l’heure est maintenant à l’application des décisions : « Il n’y a plus d’obstacles au retour du premier vice-président désigné et à la formation du nouveau gouvernement de transition d’unité nationale », a déclaré Festus Mogae, qui dirige la JMEC. Cependant, la composition d’un gouvernement d’unité et de transition est au point mort et les combats continuent dans le plus jeune pays du monde.

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Processus de paix sur fond de crise humanitaire

Alors que les combats n’ont jamais réellement cessé dans le pays depuis un accord de paix signé du bout des lèvres en août dernier, la situation humanitaire au Soudan du Sud s’aggrave de jour en jour. La semaine dernière, les Nations unies tiraient la sonnette d’alarme, dénonçant les exactions de groupes armés contre la population.  Aujourd’hui, c’est l’organisation de l’ONU pour  l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui fait état d’une situation inquiétante : « Des rapports alarmants de famine, de malnutrition aiguë et des niveaux catastrophiques d’insécurité alimentaire ont été signalés dans les zones les plus touchées par les violences, » a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Selon la FAO, les prévisions pour le reste de l’année sont « sombres », alors que « les produits alimentaires s’épuisent rapidement » et que « les prix de denrées ont atteint des niveaux record ». « L’intensification des combats met la prochaine saison agricole en danger (…) et pourrait avoir un impact sur la sécurité alimentaire de l’ensemble du Soudan du Sud, » affirme l’organisation.

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