Présidentielle aux Comores : l’opposition divisée sur le candidat à soutenir
Le principal parti d’opposition comorien, le Juwa, dont le candidat à la présidentielle ne s’est pas qualifié pour le second tour, se déchire sur le choix du candidat à soutenir pour le scrutin du 10 avril.
Un accord électoral a été signé dimanche entre le député Mohamed Bacar Dossar, très proche du président d’honneur du Juwa, Ahmed Abdallah Sambi, et le colonel Azali Assoumani, ancien président des Comores, arrivé troisième du premier tour le 21 février. Ce dernier a recueilli 15,10% des voix, à moins de trois points de Mohamed Ali Soilihi dit Mamadou, le candidat du pouvoir arrivé en tête (17,88%). Un autre candidat est qualifié pour le second tour, l’actuel gouverneur de l’île de la Grande-Comore, Mouigni Baraka (15,62%).
Le soutien du Juwa, qui signifie « le soleil », est potentiellement de bon augure pour Azali Assoumani. Le parti dispose en effet d’un important réservoir de voix sur l’île comorienne d’Anjouan, dont est originaire l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi. Or les électeurs d’Anjouan n’avaient pas pu participer au premier tour de la présidentielle, conformément à la Constitution. Ils sont en revanche appelés à participer au second tour.
Divisions
L’accord de dimanche a cependant pris de court la direction du Juwa et accentué encore ses divisions. « La signature intervenue ce dimanche n’engage en aucune façon le parti car il s’agit d’engagement personnel et individuel », a dénoncé le bureau exécutif du parti, instance décisionnaire, dans un communiqué.
« On nous a mis devant le fait accompli. Le choix spectaculaire du colonel Azali ne fait pas l’unanimité du parti », a affirmé à l’AFP le numéro 2 du Juwa, Ahmed Barwane. « Seul le bureau exécutif du parti est habilité à prendre une telle décision (…) et le bureau est contre cette décision », a-t-il ajouté.
Accord « entre candidats »
Mohamed Bacar Dossar a relativisé la portée de l’accord, estimant qu’il était signé « entre les candidats, pas entre les partis ». « Notre candidat (Fahmi Said Ibrahim, 4e du premier tour) est allé vers Azali, j’ai signé en son nom avec son accord », a-t-il expliqué à l’AFP.
L’Union des Comores, archipel pauvre de l’océan Indien, est composé de trois îles : Grande-Comore, Anjouan et Mohéli. Les trois candidats à la présidentielle sont originaires de la Grande-Comore, selon la règle de la présidence tournante entre les trois îles. Contrairement au premier tour, où seuls les électeurs de la Grande-Comore étaient appelés aux urnes, toutes les îles pourront voter le 10 avril.
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