Algérie : grand rassemblement des partis d’opposition à Zéralda

Les partis d’opposition se réunissent mercredi à Alger pour dénoncer le régime en place et réitérer leur demande de mise en place d’une transition démocratique.

Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika. © Jacquelyn Martin/AP/SIPA

Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika. © Jacquelyn Martin/AP/SIPA

ProfilAuteur_NadiaLamlili

Publié le 30 mars 2016 Lecture : 2 minutes.

Plus de 17 partis d’opposition se réunissent, mercredi 30 mars à Zéralda, dans la banlieue sud-ouest d’Alger, pour accorder leurs violons face à la détérioration du climat politique et économique en Algérie et proposer des sorties de crise.

Mazafran II, le front du refus

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Islamistes, laïcs, nationalistes, réformateurs… C’est le grand rassemblement de l’opposition algérienne, qui comprend même ceux qui ne pensaient pas être amenés à se serrer la main un jour. On annonce la présence des anciens chefs de gouvernement Ali Benflis et Mouloud Hamrouch, des patrons du Mouvement de la société pour la paix (MSP) et du parti Ennahda, Abderazzak Mokri et Mohammed Douibi, des anciens combattants comme Djamila Bouhired et Lakhdar Bouregâa…

Il ne manque à l’appel que la turbulente Louisa Hanoune, dirigeante du Parti travailliste, qui n’a pas été invitée. « Elle ne s’est pas montrée intéressée par cette conférence », confie, sobrement, un membre du comité d’organisation. En tout, plus de 400 personnes sont attendues dans cette deuxième rencontre œcuménique de l’opposition algérienne après celle du 10 juin 2014 à l’hôtel Mazafran à l’ouest d’Alger, tenue juste après la réélection de Abdelaziz Bouteflika à un 4e mandat. Pour marquer leur refus de cette réélection, les participants avaient créé l’Instance de concertation et de suivi de l’opposition (ICSO).

Quel avenir post-Bouteflika ? 

Depuis, l’ICSO fait du surplace, incapable de mettre en berne ses divergences idéologiques et politiques face au pouvoir. Entre ceux qui veulent pousser Bouteflika vers la sortie en demandant une présidentielle anticipée, ceux qui veulent dialoguer avec lui pour le convaincre de partir ou encore ceux qui exigent le maintien de l’armée comme « un pilier de l’État », les avis divergent quant à la transition politique à mener. 

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À l’Assemblée, les partis d’opposition ont tenté, sans y parvenir, de faire barrage à l’adoption du projet de la loi de Finances 2016 et ensuite au projet de révision constitutionnelle qui ne contenait pas, selon eux, les bases d’une transition démocratique. Porté par une majorité plus que jamais soudée autour de Abdelaziz Bouteflika, les deux textes sont passés comme une lettre à la poste.

 La peur de lendemains incertains

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Actuellement, l’heure est jugée suffisamment grave pour que la machine ICSO se remette en branle. Gouvernance opaque, règlements de compte au sein de l’armée et dans la classe politique, tensions sociales et économiques résultant de la baisse du cours du pétrole… Le pays de Bouteflika est sur le fil du rasoir. « Le pouvoir actuel est incapable de tracer de nouveaux horizons aux Algériens. Il est source de danger », tonne Younes Saber Chérif, directeur de communication du parti Jil Jadid (« Nouvelle génération »), parti d’opposition créé en 2012. Et d’ajouter : « Même si nos demandes n’aboutissent pas, au moins l’Histoire retiendra qu’on aura parlé ». 

On l’aura compris, à Zéralda, le spectacle donné par les partis de l’opposition est plus un message adressé à Abdelaziz Bouteflika pour lui faire comprendre qu’il a en face de lui une opposition farouche et qu’un véritable tournant dans la vie politique algérienne est en train de se produire.

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