Cameroun : une conférence de presse de l’opposition réprimée par les autorités

Plusieurs militants issus de l’opposition camerounaise avaient projeté de tenir mardi une conférence de presse pour demander une modification consensuelle du code électoral. La police est intervenue pour disperser la foule, plusieurs militants ont été arrêtés puis relâchés au cours de la nuit.

Une rue de Yaoundé, au Cameroun. © Fiona Bradley / Flickr

Une rue de Yaoundé, au Cameroun. © Fiona Bradley / Flickr

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Publié le 30 mars 2016 Lecture : 2 minutes.

Alors que les quatre principaux partis de l’opposition camerounaise MRC (Mouvement pour la renaissance du Cameroun), UPC (Union des populations du Cameroun), l’Univers, le CPP (Cameroon People’s Party) avaient programmé mardi 29 mars une conférence de presse au siège du MRC avec plusieurs médias locaux, celle-ci n’a finalement pas pu se tenir en raison d’une intervention de la police camerounaise.

Code électoral jugé partial

Selon Alain Fogue, secrétaire général des finances du MRC, l’objectif de cette conférence était simple : demander la modification consensuelle du code électoral jugé trop biaisé : « Plusieurs aspects de la Constitution camerounaise telle qu’elle se présente actuellement, interfèrent avec le code électoral. Nous voulions nous réunir pour demander sa modification et en informer l’opinion nationale », explique-t-il.

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Les leaders des partis politiques, arrivés au siège du MRC pour la conférence qui était prévue à 10h ont trouvé un arsenal policier déjà installé, constitué de chars anti-émeutes et de fourgons leur interdisant l’accès aux locaux. « Même nous, propriétaires, avons été intimé de vider les lieux. Le sous-préfet Motassi de Yaoundé 4 ne voulait rien entendre sous prétexte que l’on devait avertir la sous-préfecture avant tout rassemblement », continue Alain Fogue.

63 militants tous partis confondus arrêtés, selon le MRC

Des gaz lacrymogènes ont ensuite été lancés pour disperser la foule. Plusieurs personnes ont été frappées puis transportées au service des renseignements généraux du commissariat central de la ville. Les interrogatoire ont duré jusqu’à 21h30, heure à laquelle les militants et opposants furent finalement relâchés.

Pour les tenants de l’opposition, il s’agit d’un énième abus de pouvoir des autorités et une entrave à leur liberté d’expression. « Ce n’était ni un meeting sur la place publique ni une manifestation, mais des personnes qui se retrouvaient à un domicile privé. Il n’y avait aucune autorisation à demander pour ça, » fulmine alain Fogue.

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