Cession de la BCP : l’État marocain récolte 490 millions d’euros
La Banque centrale populaire sera désormais majoritairement détenue par les Banques populaires régionales. Permettant au Groupe Banque populaire de disposer désormais d’une véritable organisation mutualiste.
La rumeur est devenue information. Depuis la suspension de la cote de la Banque centrale populaire (BCP), le 20 mai, le petit monde de la finance marocaine s’interrogeait sur la véracité d’une information délivrée par le site local Infomediaire.ma : l’État serait sur le point de céder 20 % des parts qu’il détient dans la BCP, l’une des entités du deuxième ensemble bancaire du pays, le Groupe Banque populaire / Crédit populaire du Maroc.
Depuis le 23 mai, le scoop n’en n’est plus un, l’État tout comme la Banque populaire confirmant cette cession de 20 % et leur acquisition par les dix Banques populaires régionales du groupe mutualiste. À l’issue de l’opération, qui devrait faire rentrer 5,459 milliards de dirhams (490 millions d’euros) dans les caisses publiques, les Banques populaires régionales deviendront l’actionnaire de référence de la BCP avec près de 40 % de son capital, contre 20 % pour l’État. L’objectif est de « renforcer la cohésion du Crédit populaire du Maroc et de le rapprocher des standards et normes des grands groupes mutualistes internationaux où les banques régionales détiennent la majorité, voire la totalité du capital de leur banque centrale », a expliqué le groupe dans un communiqué.
Structure pyramidale inversée
Dans les groupes bancaires mutualistes, qui sont organisés selon une structure pyramidale inversée, des clients sociétaires détiennent en effet le capital de banques régionales qui elles-mêmes détiennent la majorité ou la totalité du capital d’un organe central. Le rôle de ce dernier est notamment de présenter les comptes consolidés de l’ensemble du groupe, de chercher des financements sur les marchés, de réaliser des opérations sophistiquées, d’être présent dans la banque d’investissement et, souvent aussi, de gérer la stratégie internationale. C’est le cas ainsi en France où les caisses de Crédit agricole locales contrôlent un organe central nommé Crédit agricole SA et coté en bourse.
Avec la montée des Banques populaires régionales à son capital, la BCP emprunte désormais une voie similaire. Depuis l’année dernière, elle avait déjà franchi une étape dans sa transformation en un véritable organe central, suite à l’autorisation qui lui avait été donnée de consolider dans ses comptes l’ensemble de ceux des entités du groupe. Basée à Casablanca, elle a également fusionné avec la Banque populaire locale. Elle prévoit désormais de réaliser deux augmentations de capital, l’une de 10 % sur la Bourse de Casablanca et l’autre de 5 % auprès de ses employés. De quoi lui donner de nouveaux moyens pour ses ambitions de développement. Au Maroc comme à l’étranger.
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