RDC : la quatrième banque du pays réfute la faillite et change sa direction

La Banque internationale pour l’Afrique au Congo (Biac), concède « une tension passagère de liquidité » après la « brutale suspension » d’un financement que lui octroyait la Banque Centrale du Congo (BCC). Anne Mbuguje est nommée directrice générale par intérim, en remplacement de Michel Losembe, directeur général depuis 2013.

Siege de la BIAC à Kinshasa (RDC) en septembre 2012. © Baudouin Mouanda pour JA

Siege de la BIAC à Kinshasa (RDC) en septembre 2012. © Baudouin Mouanda pour JA

Publié le 31 mars 2016 Lecture : 2 minutes.

Jeudi, le conseil d’administration de la Banque internationale pour l’Afrique au Congo (Biac) a annoncé le départ du directeur général, Michel Losembe, nommé en 2013, ancien directeur général de la filiale locale de Citigroup et un temps pressenti au poste de gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC, à Kinshasa). Il quittera ses fonctions à la fin de son mandat prévue mi-avril, et à l’occasion de l’adoption des résultats 2015 de la banque en assemblée générale, a annoncé la banque qui tenait une conférence de presse.

Anne Mbuguje directrice générale par intérim

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Il est remplacé par Anne Mbuguje, salariée de la banque depuis 2005 et jusqu’alors directrice du « service public » et directrice de la région de Kinshasa. Celle-ci prend la tête d’une direction collégiale « avec une feuille de route précise et des objectifs immédiats », note la banque dans son communiqué du 31 mars.

Anne Mbuguje est entourée de Fabrice Alfonsi, directeur général adjoint en charge de l’exploitation, et de Stéphane Lukamba, directeur général adjoint en charge du commercial et de la Trésorerie. Mickael Blattner, représentant du Conseil d’administration, est en charge de l’opération de recapitalisation de la banque.

Opération déminage

Un remaniement de la direction qui intervient alors que des médias locaux font état d’une affluence supérieure à la normale aux distributeurs de la quatrième banque de détail de République démocratique du Congo (RDC), justifiée par la crainte des clients pour leur épargne. La Biac dément vigoureusement « la faillite » qui lui est prêtée.

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Et renvoie à « une difficulté opérationnelle passagère » et à « une tension passagère de liquidité » après que le « refinancement plafonné à hauteur de 40 milliards de francs congolais (37,5 millions d’euros) » que lui assurait la Banque Centrale du Congo (BCC) « jusqu’en février 2016 » a été « brutalement suspendu », indique l’institution bancaire dans une série de trois communiqués rendus publics les 28, 30 et 31 mars.

Elle rappelle qu’un audit de la Banque Centrale du Congo (BCC) a été mené au sein de la Biac de juin 2015 à février 2016 et que le refinancement de la BCC visait à compenser les encours publics auprès de la banque. Ces derniers « avoisinent les 85 milliards de francs congolais, soit 30% de son portefeuille de crédits contre une moyenne de 10% pour le reste de la profession », écrit l’institution créée en 1970, dotée de 1 200 collaborateurs dans 150 agences.

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« Une série de discussions avec la Banque centrale du Congo »

Pour pallier « des dettes publiques en souffrance pour des montants globaux qui avoisinent 24,3 milliards de francs congolais », la Biac annonce qu’ »une série de discussions avec la BCC » a permis la signature d’une première « opération de réescompte à hauteur de 16 milliards de francs congolais ». « D’autres solutions techniques sont à l’étude », écrit également la banque qui se dit « à la disposition du gouvernement afin de trouver une solution durable pour solliciter auprès de la BCC une ligne de refinancement ». Objectifs finaux : pouvoir « se refinancer auprès des autres banques de la place » et « sécuriser l’épargne » de ses 340 000 déposants.

La Biac fait enfin état d’une progression de son activité en 2015, avec quelque 400 000 comptes ouverts fin 2015 contre 366 000 fin 2014, et un total de bilan de 511 milliards de francs congolais, selon des résultats provisoires et avant certification du commissaire au compte. Ses encours de crédits atteignent 288,9 milliards de francs congolais alors que les dépôts s’établisssent à 399, 7 milliards de francs congolais.

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