Côte d’Ivoire : le régulateur retire les licences mobiles de quatre opérateurs
Alors que l’attribution des licences globales (incluant la 4G) a fait l’objet de négociations tendues entre les autorités ivoiriennes et les opérateurs en lice, l’Autorité de Régulation des Télécommunications de Côte d’Ivoire (ARTCI) a retiré depuis 48 heures les licences de quatre opérateurs.
La rationalisation du secteur du mobile annoncée en 2015 par Bruno Koné, le ministre de l’Économie numérique et de la Poste, est en marche. L’ARTCI a ainsi procédé au retrait des licences de deux opérateurs actifs dans le pays : le libanais Comium et le libyen GreeN Network (groupe Oricel). L’émirien Warid Telecom et l’ivoirien Café Mobile sont également concernés, même si leurs services n’étaient plus opérationnels. « GreeN et Comium sont les seuls opérateurs encore en service. Mais, ils fonctionnaient comme des canards boiteux dans un système où tout le monde était à la 3G, ces opérateurs étaient encore en edge ou en 2G », confie une source proche du dossier.
Trente jours avant la cessation d’activité
Selon nos informations, l’autorité de régulation a procédé à un vote pour acter sa décision. Comium et GreeN Network ont désormais trente jours pour informer leurs abonnés et leurs clients avant de cesser définitivement leurs activités.
Un délai que compte mettre en œuvre GreeN qui est toujours en lice pour acquérir la licence globale. « Les discussions se poursuivent avec GreeN qui a opté pour la 4G. Nous espérons que les négociations se finaliseront avant les 30 jours », poursuit notre source. Dans le cas contraire, une saisie des installations et des équipements sera effectuée. L’ARTCI notifiera sa décision au cours des prochaines heures aux opérateurs concernés. Toutefois les quatre acteurs visés présentent des profils différents : Café Mobile n’a exercé que quelques semaines, Warid n’a jamais pu émettre un appel, tandis que Comium a une licence pour laquelle d’énormes arriérés de paiement sont en suspens. Quant à GreeN Network, il n’a pas renouvelé sa licence 2G, car il lorgne la licence globale et envisage d’investir 150 millions de dollars pour moderniser son réseau et lui permettre éventuellement de migrer vers la 4G.
Négociations délicates
Cette décision s’inscrit dans le cadre de la nouvelle réforme de la téléphonie décidée il y a un an. Celle-ci prévoit l’attribution d’une nouvelle licence globale (incluant la 4G) d’un montant de 100 milliards de Francs CFA (150 millions d’euros). Cependant, à ce prix, les acteurs de la téléphonie mobile ne se sont pas bousculés pour acquérir la licence globale.
En décembre dernier, Orange et MTN sont passés à la caisse en versant une première tranche, puis en janvier c’était au tour de Maroc Telecom, détenteur de la marque locale Moov, de se conformer à la réglementation. De son côté l’état ivoirien attend des offres concrètes pour le quatrième opérateur qui pourrait être GreeN Network si les négociations aboutissent.
En Côte d’Ivoire, Orange demeure le leader du secteur avec 10,8 millions d’abonnés tandis que le sud-africain MTN est à 8,1 millions, Comium un peu plus de 710 000 et GreeN Network à environ 370 000 abonnés.
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