Rwanda : deux ex-gradés condamnés à de lourdes peines de prison pour incitation au soulèvement

Un tribunal militaire rwandais a condamné jeudi à Kigali à 21 ans et 20 ans de prison l’ancien chef de la garde présidentielle et un général en retraite, notamment pour incitation au soulèvement.

Tom Byabagamba, ex-chef de la garde présidentielle, le 29 août 2014, en compagnie de son avocat. © AFP

Tom Byabagamba, ex-chef de la garde présidentielle, le 29 août 2014, en compagnie de son avocat. © AFP

Publié le 1 avril 2016 Lecture : 2 minutes.

« La cour condamne le colonel Tom Byabagamba à 21 ans de prison et à la dégradation militaire, et le général en retraite Frank Rusagara à 20 ans de prison », a déclaré, jeudi 31 mars, le juge Narcisse Nsengiyumva.

Tous deux, accusés d’incitation au soulèvement, avaient plaidé non coupable et ont immédiatement fait appel du verdict. Le colonel Byabagamba a également été reconnu coupable de rétention de preuves et le général Rusagara de possession illégale d’arme à feu.

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Le général Rusagara a notamment été secrétaire général du ministère de la Défense. Le colonel Byabagamba a été une figure-clé du dispositif sécuritaire, à la tête notamment de la garde présidentielle. Ils avaient été arrêtés en août 2014, pour incitation au soulèvement et activités visant à ternir l’image du pays ou du gouvernement.

Les opposants en exil visés ?

Tom Byabagamba et Frank Rusagara étaient accusés, pour le premier, d’avoir tenté de retourner des responsables militaires contre le pouvoir et, pour le second, d’avoir relayé la propagande du Congrès national rwandais (RNC).  Ce parti a été formé par des opposants en exil, notamment d’anciens compagnons de lutte du président rwandais Paul Kagamé, qui les accuse aujourd’hui d’être des terroristes et des traîtres.

Tom Byabagamba est aussi le frère de David Himbara, l’ancien conseiller économique du président Kagamé, désormais en exil et fervent critique du régime de Kigali. Une autre personne jugée à leurs côtés, François Kabayiza, le chauffeur du général Rusagara, a été condamné à cinq ans de prison pour rétention de preuves. Il avait également plaidé non coupable et a fait appel.

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Un troisième homme, David Kabuye

Pendant le procès, le procureur, disant s’appuyer sur des témoignages, avait assuré que Frank Rusagara avait l’habitude de dire à des officiers que le Rwanda était un État policier et une république bananière, ou encore que le président Kagamé était un dictateur.

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Le capitaine en retraite David Kabuye, également mari de Rose Kabuye, ancienne chef du protocole de la présidence tombée en disgrâce, avait également été arrêté en même temps que les deux haut-gradés et condamné à six mois de prison pour possession illégale d’arme à feu.

À sa sortie de prison, il avait été à nouveau inculpé et jugé pour des propos tenus en détention appelant à l’incitation à l’insurrection. Il avait toutefois été acquitté en décembre.

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