S&P envisage d’abaisser la note de la Chine

Cette décision signifie que S&P pourrait dans un délai de six à 24 mois abaisser la note de long terme de la deuxième économie mondiale, maintenue pour l’instant à «AA-».

Publié le 1 avril 2016 Lecture : 2 minutes.

L’agence de notation Standard & Poor’s (S&P) a dégradé jeudi, à «négative», contre «stable» auparavant, la perspective d’évolution de sa note attribuée à la dette souveraine de la Chine, en raison du rééquilibrage «plus lent qu’attendu» du modèle économique du pays.

« Cette révision reflète notre anticipation d’une intensification des risques financiers et économiques » émoussant la solidité budgétaire du géant asiatique, a expliqué l’agence dans un communiqué.

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« Nous croyons que, sur les cinq prochaines années, la Chine n’enregistrera que des progrès limités dans le rééquilibrage de son économie et ses efforts de désendettement », a-t-elle poursuivi.

Pékin vante sa stratégie de rééquilibrage de son économie vers les services et la consommation intérieure, au détriment de l’industrie lourde, un secteur plombé par de colossales surcapacités de production, un fonctionnement obsolète et un endettement massif.

Croissance maintenue au-delà de 6% par an mais endettement galopant

Certes, S&P s’attend à ce que la croissance du PIB chinois se maintienne au-dessus de 6% par an : pour autant, « les ratios d’endettement du gouvernement et des entreprises vont probablement s’alourdir, avec un taux d’investissement bien au-delà du niveau soutenable de 30 à 35% du PIB », précise-t-elle.

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Pékin s’est officiellement fixé un objectif de croissance d’au moins 6,5% par an d’ici à 2020, et pourrait être tenté de s’endetter de façon excessive pour y parvenir, s’alarme S&P.

Cela rendrait le pays plus vulnérable aux chocs et aux crises, tout en limitant ses marges de manœuvre en termes de politique économique, a estimé l’agence.

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Sa rivale Moody’s avait déjà dégradé début mars sa perspective sur les obligations d’État chinoises, en s’alarmant également de la dette croissante du gouvernement et des fuites de capitaux, tout en s’interrogeant sur les capacités de Pékin à mettre en œuvre les réformes économiques attendues.

Chez Standard & Poor’s, le constat est similaire : en dépit des promesses du gouvernement, la vitesse et la profondeur des réformes visant à restructurer les grandes entreprises publiques, qui dominent l’industrie lourde et le secteur minier, restent « insuffisantes à enrayer les dangers d’une croissance dopée au crédit ».

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