Ecobank à l’assaut des plus hautes marches
Avec deux nouvelles acquisitions, au Ghana et au Nigeria, le groupe panafricain poursuit son objectif de figurer dans le trio de tête de chaque pays où il est présent.
D’abord The Trust Bank au Ghana, ensuite Oceanic Bank au Nigeria. En juillet, en l’espace de deux semaines, Ecobank a annoncé coup sur coup deux opérations majeures sur les deux principaux marchés de son réseau. Deux acquisitions, actuellement en cours de bouclage, qui doivent lui permettre de se hisser en tête de peloton dans chacun de ces pays et de franchir un nouveau cap dans sa stratégie : figurer parmi les trois premiers établissements dans chacun de ses trente pays d’implantation.
« Nous avons aujourd’hui atteint cet objectif dans quinze pays », affirme Laurence do Rego, administratrice exécutive chargée de la finance, du risque et du contrôle interne. D’ici à 2012, c’est surtout au Nigeria que le groupe aura réalisé la plus grande avancée. Sur ce marché, le plus grand d’Afrique subsaharienne, où Ecobank réalise près de 25 % de ses revenus, le rachat d’Oceanic Bank (4,8 milliards d’euros de total de bilan en 2010) propulse sa filiale locale dans les cinq premières banques du pays. Du quatorzième rang en termes d’actifs gérés, Ecobank Nigeria, avec 2,3 milliards d’euros de total de bilan en 2010, va désormais passer à la cinquième place, avec un total de bilan de près de 7,2 milliards d’euros. Par les dépôts, la nouvelle entité viendra en quatrième position ; par le nombre d’agences, estimé à plus de 600, au deuxième rang. C’est justement sur ce potentiel, couplé à une politique commerciale agressive, qu’Ecobank mise pour rejoindre rapidement le trio de tête.
Au Ghana, où la croissance du PIB devrait atteindre 13,5 % en 2011 et où Ecobank a réalisé environ 48 millions d’euros de bénéfice net en 2010, le groupe s’apprête également à voir ses parts de marché fortement augmenter. À Accra, il est sur le point de prendre le contrôle de The Trust Bank (300 millions d’euros de total de bilan), qui devra fusionner avec Ecobank Ghana. La nouvelle entité passera ainsi de la quatrième à la deuxième position.
Avec ces deux acquisitions, Ecobank devrait peser près de 15 milliards d’euros de total de bilan en 2012, contre 9,1 milliards actuellement. Ces opérations seront notamment financées par une émission d’actions, grâce à une autorisation obtenue auprès des actionnaires en 2008 pour lever près de 2,3 milliards d’euros. Plus de 375 millions ont depuis été mobilisés, reste une marge de 1,9 milliard. Il n’y aura donc pas de nouvelle levée de fonds, contrairement à ce qui a été indiqué dans la presse.
Leadership
Outre le Ghana et le Nigeria, le groupe parvient à gagner des parts sur d’autres marchés importants. En Côte d’Ivoire, il se classe deuxième, derrière la SGBCI et devant la BIAO Côte d’Ivoire. Au Sénégal, Ecobank est sur la troisième marche, derrière la CBAO (groupe Attijariwafa Bank) et la SGBS.
« Au cours de ces deux dernières années, la banque a réussi à prendre le leadership dans des pays comme le Mali, le Tchad, la Centrafrique, le Burkina… », indique-t-on à la direction du groupe. Ecobank Burkina est ainsi devenu numéro un en 2010, après avoir racheté en 2008 la Banque nationale agricole et commerciale du Burkina (BACB), pour 13 millions d’euros.
Mais si, globalement, Ecobank, qui a réalisé douze acquisitions au cours de ces quatre dernières années, semble plutôt bien s’en sortir en Afrique de l’Ouest, le groupe panafricain doit encore s’imposer au centre et dans l’est du continent. Notamment au Cameroun et au Kenya, où ses filiales sont respectivement classées sixième et dix-septième.
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