« Doing Business » 2011 : l’Afrique subsaharienne progresse vite, le Maghreb un peu moins
La Banque mondiale a publié jeudi 4 novembre son rapport « Doing Business » 2011. Il montre une très nette amélioration du climat des affaires en Afrique subsaharienne et un bilan plus mitigé pour le Maghreb. Explications.
Un très bon cru
Les rapporteurs de la Banque mondiale rendent hommage à l’Afrique pour la poursuite des progrès accomplis dans le climat des affaires, grâce à des efforts continus malgré la crise. Ils recensent 49 réformes mises en œuvre dans 27 pays d’Afrique subsaharienne et 22 dans 11 pays du Maghreb et du Moyen-Orient.
Ces deux régions s’illustrent en particulier dans l’amélioration du commerce international : ils sont responsables, à eux seuls de la moitié des réformes recensées à travers le monde dans ce domaine. Les auteurs soulignent notamment les effets bénéfiques des efforts réalisés pour une meilleur intégration régionale des économies nationales.
Maurice au top
Maurice reste le pays africain le mieux classé, au 20e rang sur 183, comme en 2010 et en 2009. Il devance notamment des pays riches comme l’Allemagne et la France.
Le Maghreb boosté par la Tunisie
Le bilan pour le Maghreb est contrasté. Le Maroc (114e) et l’Algérie (136e) stagnent. Seule la Tunisie tire réellement son épingle du jeu. Elle est toujours en haut du classement (55e) et, en gagnant 3 places, elle accroît même son écart avec ses voisins maghrébins hors Égypte (qui passe de la 99e à la 94e place).
Selon les experts du Pnud, Tunis bénéficie de l’informatisation croissante de son administration, ce qui accélère les procédures. « La technologie rend le respect des réglementations plus facile », commente Dahlia Khalifa, un des auteurs du rapport. Le pays enregistre par exemple la plus forte progression au monde dans le domaine de la perception des taxes au cours de l’année écoulée.
Mention spéciale pour le Rwanda
À la 58e place, ex-æquo avec la Zambie, le Rwanda fait le bond le plus spectaculaire du continent (+12 places). Les réformes dans la délivrance des permis de construire, l’accès au crédit ou encore le commerce international ont porté leurs fruits, selon le rapport.
L’Afrique anglophone progresse vite
L’Afrique subsaharienne anglophone, vers laquelle le Rwanda se tourne de plus en plus, progresse à grande vitesse. De belles avancées sont enregistrées notamment au Ghana (+10 places, 67e) et en Ouganda (+7 places, 122e). Mais c’est toujours l’Afrique du Sud qui est la mieux classée de cet ensemble (34e), bien qu’elle ait perdu deux places.
L’Afrique francophone à la traîne
Les poids lourds de l’Afrique francophone restent au-delà de la 150e place, pour la plupart. Parmi eux, certains progressent notablement, comme le Cameroun (+5 places, 168e) qui a réformé ses procédures de création d’entreprise. Ou encore la République démocratique du Congo (RDC, 175e), qui gagne 4 places, notamment grâce à la délivrance facilitée des permis de construire.
Le Burkina Faso (151e), qui a mené a bien des réformes dans 4 des 9 secteurs précédemment évalués par la Banque mondiale, progresse de 3 places. Le Bénin (170e), le Gabon (156), le Mali (153e) et le Togo (160e) n’en gagnent que 2.
Surtout, le Niger (-3, 173e), Madagascar (-2, 140e), mais aussi la Côte d’Ivoire (-1, 169e), qui ont pourtant mené à bien des rénovations validées par le rapport, perdent des places au classement. Les troubles politiques dans ces pays ne sont certainement pas étrangers à cette régression.
Au titre des baisses, il faut signaler également le Sénégal (152e) et la Guinée (179e), qui reculent chacun d’une place. Et se rapprochent un peu plus des deux derniers de cet index que sont la Centrafrique (182) et le Tchad (183e).
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