Le Sénégal sur le point de lever 500 millions de dollars
Alors que Moody’s vient de lui attribuer la note B1, le Sénégal devrait sans difficulté lever 500 millions de dollars sur les marchés internationaux, sans doute au mois d’avril. Une manne qui pourrait lui permettre de résoudre ses problèmes énergétiques.
Le Sénégal franchit une étape supplémentaire dans le cadre de l’émission obligataire internationale de 500 millions de dollars (environ 362 millions d’euros) prévue dans les semaines qui viennent. Moody’s, l’une des trois principales agences de notation au monde, vient en effet d’attribuer au Sénégal la note B1 (dette souveraine en devises et monnaie locale). Une évaluation sans surprise qui colle à celle (B+) attribuée par une autre agence internationale, Standard & Poor’s.
Selon Moody’s, le Sénégal se distingue par une relative stabilité macroéconomique, un accès potentiellement illimité aux devises du fait de son appartenance à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), une dette croissante mais modérée, un soutien de la communauté financière internationale et une situation politique relativement stable. Un bémol toutefois : si le Sénégal est classé comme une économie à faibles revenus et ne disposant pas de ressources budgétaires importantes comme le pétrole, la note qui lui a été attribuée se situe dans la catégorie « hautement spéculative ».
La crise ivoirienne sans conséquence
Selon Moody’s, l’économie du Sénégal n’a pas été affectée par la crise ivoirienne. « La situation en Côte d’Ivoire n’est pas une menace pour la stabilité de la zone, même dans la très improbable éventualité, à l’heure actuelle, où ce pays quitterait l’Union », explique Aurélien Mali, analyste chez Moody’s. « Si la situation continue à se détériorer, cela aura des conséquences économiques négatives mais il faut noter que depuis une quinzaine d’années, le poids économique de la Côte d’Ivoire recule », explique-t-il.
Fitch, la troisième grande agence de notation internationale, n’ayant pas eu de contrat pour émettre une note, tout est désormais en place pour une sortie rapide du Sénégal sur les marchés internationaux, probablement en avril. Avec le succès attendu ?
« Oui, cela se passera bien parce que le marché a besoin et même recherche de la diversification, explique un investisseur international spécialiste de la dette émergente. Le marché a du mal à absorber des émissions de plus de 2 ou 3 milliards de dollars mais le montant demandé par le Sénégal reste modeste. Maintenant, il faut que le prix soit correct. »
Régler le problème énergétique
Selon nos informations, la banque britannique Standard Chartered, solidement implantée en Afrique et dans le monde, a été retenue par le Sénégal pour le conseiller et l’accompagner, a priori un gage de réussite de l’opération. Les fonds levés devraient permettre en partie de refinancer la précédente émission internationale du Sénégal, en 2009 (200 millions de dollars levés). Ils pourraient également servir à régler le grave problème énergétique que connaît le pays, et qui provoque un fort mécontentement social.
Outre le Sénégal et après le Nigeria, qui a levé fin janvier 500 millions de dollars sur dix ans, plusieurs pays africains prévoient également des émissions obligataires internationales prochainement. C’est le cas de la Zambie mais aussi du Kenya. Pour mémoire, en 2007, avant la crise financière internationale, le Gabon avait placé avec succès une émission obligataire d’un milliard de dollars.
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