« Panama Papers » : cascade d’enquêtes à travers le monde
Plusieurs pays ont ouvert des enquêtes pour blanchiment dans la foulée des révélations de l’enquête journalistique « Panama papers », qui lève le voile sur un vaste système d’évasion fiscale impliquant des hommes d’affaires mais aussi de hauts responsables politiques et des sportifs.
La justice panaméenne a annoncé lundi 4 avril au soir l’ouverture d’une enquête sur les « faits décrits sous l’appellation ‘Panama papers’ », qui devra établir si des infractions ont été commises, par qui, et identifier les éventuels dommages financiers. Le gouvernement de ce pays, régulièrement mis en cause pour l’opacité de son système financier, avait assuré dimanche qu’il « coopérerait vigoureusement » avec la justice.
L’enquête intitulée « Panama Papers » rend publique l’identité des clients de Mossack Fonseca, une firme panaméenne chargée de créer et de domicilier des sociétés basées dans des paradis fiscaux. Ces données proviennent des archives de ce cabinet d’avocats entre 1977 et 2015.
Plus de 214 000 entités offshore sont impliquées dans les opérations financières dans plus de 200 pays et territoires à travers le monde, selon le consortium. Le recours aux sociétés offshore, outils privilégiés de l’évasion fiscale, est une pratique autorisée dans la plupart des pays du monde. Pour le cabinet d’avocats Mossack Fonseca, la publication des listes de ses clients est un « crime » et une « attaque » contre le Panama.
Plusieurs gouvernements ont déjà engagé des procédures. La justice française a ouvert une enquête pour « blanchiment de fraudes fiscales aggravées », les pratiques dévoilées étant « susceptibles de concerner des résidents fiscaux français ».
En Espagne, la justice mais aussi le fisc ont ouvert des enquêtes, et le fisc néerlandais promet de s’intéresser aux possibles cas d’évasion fiscale. L’Australie a lancé des investigations sur 800 clients du cabinet panaméen.
Responsables africains
Plusieurs ONG anti-corruption ont appelé à l’interdiction pure et simple des sociétés écrans anonymes, à l’instar de Transparency International pour qui elles représentent « le côté obscur du système financier mondial ».
Des noms de l’entourage des présidents russe Vladimir Poutine, chinois Xi Jinping, syrien Bachar al-Assad ou du roi marocain Mohammed VI apparaissent dans ces documents, ainsi que ceux de sportifs célèbres comme Michel Platini ou Lionel Messi. Des responsables africains sont également cités, même si aucun chef d’État en exercice ne l’est directement.
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