Côte d’Ivoire : retour vers le futur
Abidjan revit après le traumatisme de la guerre dont la ville porte encore les traces. Si rien ne sera plus exactement comme avant, les Ivoiriens songent à l’avenir. Et les affaires reprennent.
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Pour Ousmane Diarra, chauffeur de taxi depuis huit ans, l’agitation du Plateau est d’ailleurs le signe infaillible d’un vrai retour à la normale. Même si la violence de la bataille d’Abidjan reste gravée dans les mémoires. « Ce n’était pas de la blague madame. C’était très grave ! » affirme Diarra, tout en guidant d’une main experte son véhicule entre les ornières de la chaussée. Avec sa main droite, il désigne les endroits où il a été témoin des horreurs de la guerre. « Des cadavres, partout. Partout. Je suis sûr qu’on a pas fini d’en trouver dans les herbes qui bordent les routes. En tout cas, ceux qui ont vécu ça n’ont plus peur de rien. »
Stigmates
« Ça », ce sont les deux semaines d’affrontements qui ont secoué Abidjan. Une bataille dont la ville garde encore les stigmates. Yopougon, théâtre des derniers combats, mais aussi Abobo, Angré, Plateau… Dans tous les quartiers, des bâtiments criblés de balles et des planches de bois tenant lieu de carreaux aux fenêtres montrent que les événements datent d’hier. « C’était dur, mais ça va aller… », déclare le chauffeur de taxi d’un air à la fois songeur et grave.
Comme des milliers d’Ivoiriens, Diarra pense que le pire est passé. Il en veut pour preuve le fait qu’il arrive désormais à atteindre son objectif journalier, une recette de 17 000 F CFA (environ 25 euros). « Ce n’est pas facile, mais les choses reprennent », assure-t-il. Un optimisme que veulent partager certains opérateurs économiques, dont Christian Filiol, directeur d’un cinq étoiles d’Abidjan.
« On essaie de rebondir en poursuivant les travaux que nous avions entrepris avant la crise, la réfection totale et la modernisation de l’hôtel. Cela permet de garder le cap malgré tout », dit-il. Point positif : la fréquentation de son établissement est en légère hausse depuis le début du mois de mai. « On est passé de 15 % à environ 20 % d’occupation ce mois-ci. On espère que l’embellie se poursuivra. »
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