Google vole au secours du tourisme
Dans sa quête de relance économique, la Tunisie pourrait avoir trouvé en Google un allié de poids. Objectif : développer la « e-reputation » du pays.
Dans une interview accordée à la radio tunisienne Express FM le mardi 21 juin, il expose l’une des raisons des difficultés de l’hôtellerie tunisienne. Selon lui, « l’image de la Tunisie n’est pas bien promue dans les résultats de recherche. » Autrement dit, le pays souffre d’une mauvaise « e-reputation », alors que le moteur de recherche américain enregistre chaque semaine pas moins de 100 000 recherches corespondant à « voyage en Tunisie », dont 44% proviennent de la France, 25% de la Grande Bretagne, 15% de l’Allemagne et 9% de la Pologne.
Google VRP
Suivons le guide. Sur Google, la requête « Travel to tunisia » (« voyager en Tunisie », en français) affiche la bagatelle de 204 millions de résultats. Cependant, rien de bien « sexy » en première page : comparateur de prix, guide de voyages ou encore portail du tourisme tunisien. On cherche l’hôtel de luxe, la ballade dans le désert, le charme de Tunis… bref le « rêve » tunisien.
« Ce qui manque au tourisme tunisien c’est la commercialisation. Internet peut jouer un rôle important pour cela », explique Wael Fakharani. Internet et… Google dont le pouvoir de promotion numérique n’a pas d’égal. L’idée est simple : propulser des sites d’hôtels, d’agences de voyages, ou des offres « packagées » en tête de gondole pour attirer le client « du Nord » qui réserve toujours davantage ses vacances par Internet… Et veut avoir le sentiment de bénéficier d’un séjour d’exception en dehors du tourisme de masse.
Marché gagnant-gagnant ?
Selon des chiffres de 2008, 1,4 millions de Français ont pris leurs vacances en Tunisie, soit, pour une dépense moyenne de 260 euros, une manne financière s’élevant à plus de 360 millions d’euros pour le seul tourisme français. Sans compter donc les Allemands (environ 500 000 touristes), Italiens (450 000), Britanniques (250 000), ou Polonais (200 000).
Google peut sans aucun doute contribuer à la reprise du secteur touristique tunisien. Plus de la moitié (51%) des Français partis en vacances en 2009 ont préparé leur voyage par Internet. Et le chiffre ne cesse d’augmenter concernant les séjours à l’étranger.
La Tunisie a donc tout intérêt à miser sur un « branding » numérique, même si la campagne virtuelle « I love Tunisia » lancée en février n’a que peu prouvé son efficacité. De l’aveu de René-Marc Chikli, président de l’association des Tour Opérateurs français, interrogé par Les Echos, l’activité dans les agences de voyage depuis mai reste « très molle ». L’enjeu est donc de taille pour Tunis… mais aussi, bien-sûr, pour Google qui a noté un attrait certain des Tunisiens, environ 50%, pour l’utilisation de son moteur de recherche.
Profitant de la chute du régime Ben Ali et de ses restrictions, la firme de Mountain View a d’ailleurs lancé en février sa version tunisienne, google.tn. De là à imaginer qu’un léger coup de main dans la promotion touristique vaudrait, en contrepartie, une implantation privilégiée de l’entreprise américaine sur le marché local, il n’y a qu’un pas…
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