Algérie : gaz sous pression
L’exploitation mondiale des gaz non conventionnels fragilise l’économie algérienne.
L’Algérie est-elle à la veille d’une crise financière ? Une étude du Fonds monétaire international (FMI) publiée la semaine dernière met en garde le pays, qui doit de toute urgence diversifier son économie, dépendante des hydrocarbures, au risque de voir ses comptes se fissurer. Le FMI appuie son constat sur deux éléments : l’exploitation croissante des ressources de gaz non conventionnels (dont les gaz de schiste) en Europe et aux États-Unis ; et la chute des prix du gaz, en réaction à un marché saturé.
Déficit
Les exportations algériennes de gaz (49 % des exportations totales d’hydrocarbures) pourraient chuter de 5 % par an. Déjà, celles de gaz naturel liquéfié vers les États-Unis et la Belgique (10 % des volumes totaux) ont cessé depuis 2010. Le gazoduc Medgaz, ouvert en mars entre l’Algérie et l’Espagne, comblera dans un premier temps ce déficit. Malgré cela, « la reprise lente de l’activité industrielle, particulièrement en Espagne et en Italie, maintient les exportations à un niveau très bas », bien en deçà de celui d’avant la crise de 2008, souligne le rapport.
Dans la perspective de la mise en production des gaz non conventionnels en Europe, le FMI prévoit, d’ici à 2015, une détérioration de la balance fiscale (- 0,9 % du PIB) dans le cas d’une chute des volumes et des prix, ainsi que des réserves amputées de 45 milliards d’euros. « Les turbulences récentes au Moyen-Orient accentuent la pertinence de cette analyse : les prix du gaz au hub de Zeebrugge [Belgique, NDLR] ont chuté de 10 % depuis le premier trimestre 2011 », conclut le FMI.
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