Tlemcen drague les touristes
Capitale de la culture islamique 2011, la « perle du Maghreb » a vu plusieurs hôtels ouvrir récemment leurs portes. La ville d’art et d’histoire profite de l’événement pour promouvoir la région.
Un nouveau pôle touristique algérien ? Sacrée Capitale de la culture islamique 2011 par l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (Isesco), Tlemcen est, pendant un an, sous les projecteurs du monde musulman. Premier effet, et pas des moindres : cette distinction a dopé les projets hôteliers. Nombreux sont les établissements qui ont ouvert leurs portes depuis avril, début des festivités.
Clientèle d’affaire et familiale
C’est le cas du Renaissance, un 5 étoiles géré par le groupe américain Marriott (dont c’est le premier contrat en Algérie). Avec 12 suites et 192 chambres à 9 000 dinars la nuit (environ 85 euros) en offre de lancement (12 000 dinars ensuite), l’établissement cible, à long terme, la clientèle apportée par l’université de Tlemcen, mais aussi par les compagnies pharmaceutiques et gazières qui se réunissent fréquemment en symposium dans la région.
L’hôtel Les Zianides surfe lui aussi sur le buzz. Construit par l’architecte Fernand Pouillon et inauguré en 1975, cet établissement de l’Entreprise de gestion touristique de Tlemcen a été rénové avant de rouvrir ses portes, le 31 mars. Sept suites, 142 chambres, 400 couverts… Il affiche un taux d’occupation de 75 % à 80 %, notamment grâce aux délégations venues de nombreux pays musulmans, mais aussi des États-Unis, de Pologne, d’Espagne… Livré à la même date, le Pomaria, d’inspiration arabo-andalouse, s’est quant à lui orienté vers une clientèle familiale, avec une cinquantaine de chambres (entre 6 000 et 7 000 dinars la nuit) et un restaurant de 250 couverts.
Pérenniser
Des projets tous azimuts
L’extension et la réhabilitation du parc hôtelier algérien s’accélèrent sur l’ensemble du territoire : hôtel El-Aurassi à Alger, centre touristiques Les Andalouses à Oran, hôtel Gourara à Timimoun… Le groupe Accor est engagé dans la construction d’un programme de 36 hôtels Ibis, Novotel et Etap, en partenariat avec la Société immobilière et d’exploitation hôtelière algérienne. En juin, deux Ibis ont été inaugurés, à Oran et à Tlemcen. A Constantine, la réalisation d’un autre établissement est en cours. Le groupe Dahli (Hilton d’Alger), d’Abdelouahab Rahim, se lance pour sa part dans la réalisation d’Alger Medina, un complexe de 75 ha comprenant un centre d’affaires, un espace commercial, un port de plaisance et des équipements hôteliers. Les travaux avancent, dit-on, lentement.
La « perle du Maghreb » saura-t-elle pérenniser sa fréquentation ? « J’espère que cette affluence n’est pas seulement conjoncturelle et que cela s’inscrira dans la durée », confie un hôtelier. Le directeur du nouvel hôtel Renaissance, André Saadé, se montre, de son côté, optimiste. Notamment parce que l’établissement peut espérer attirer la clientèle d’affaires qui afflue à Oran (située à 170 km), deuxième ville du pays, et à Arzew, pôle pétrochimique de la Sonatrach.
Pour Saïd Boukhelifa, conseiller au ministère du Tourisme, l’Ouest algérien est de mieux en mieux équipé pour satisfaire une clientèle souhaitant prolonger son séjour dans des établissement hôteliers haut de gamme. « Les hommes d’affaires disposent, à Oran, du Méridien et de son centre des congrès d’une capacité de 3 000 places, mais aussi du Sheraton, de la chaîne hôtelière Eden et, à Tlemcen désormais, du Renaissance Marriott. »
Enfin, Tlemcen veut profiter de sa proximité avec le Maroc (qui a accueilli près de 10 millions de touristes en 2010) et notamment avec Oujda, ville située à 60 km. Si d’aventure l’ouverture des frontières entre les deux pays était entérinée, il serait alors loisible de combiner les deux destinations pour relancer le tourisme dans la région.
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