« Panama Papers » : l’ambassadeur de France en Algérie convoqué par Alger
L’ambassadeur de France à Alger a été convoqué mercredi au ministère algérien des Affaires étrangères qui lui a fait part de son mécontentement face à une « campagne hostile » à l’Algérie, menée selon lui dans les médias français après la publication des « Panama Papers ».
Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, « a élevé, mercredi [7 avril], une protestation énergique auprès de l’ambassadeur de France, Bernard Emie, qui a été convoqué au siège du ministère des Affaires étrangères suite à la campagne de presse, hostile à l’Algérie et à ses institutions, menée en France dans différents médias et à travers d’autres activités », précise l’agence APS.
Ramtane Lamamra « a fait valoir le fait que ladite campagne malveillante et fallacieuse – que l’invocation de la liberté de la presse ne saurait aucunement justifier – a atteint son paroxysme avec des manipulations diffamatoires délibérément dirigées contre l’institution présidentielle », selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères diffusé par l’APS.
Le chef de la diplomatie algérienne a « souligné la nécessité morale et politique que des autorités françaises qualifiées marquent clairement leur réprobation de cette campagne qui est incompatible avec la qualité et le niveau des relations algéro-françaises », ajoute la même source.
Visite de Valls
Cette convocation intervient trois jours avant la visite à Alger du Premier ministre français Manuel Valls prévue les 9 et 10 avril.
La colère d’Alger vient notamment de la publication en une du quotidien Le Monde d’une photo du président Abdelaziz Bouteflika parmi les dirigeants mis en cause. Le Monde a ensuite précisé que le nom du chef de l’Etat algérien « n’apparaît pas dans les Panamas Papers ». C’est l’influent ministre de l’Industrie algérien Abdesselam Bouchouareb qui est mis en cause.
Selon les révélations du quotidien français, Abdeslam Bouchouareb, en poste depuis mai 2014, a détenu une société établie au Panama, Royal Arrival Corp, créée en avril 2015 à travers les services d’une société de domiciliation d’entreprises offshore. Elle avait pour mission « la gestion d’un portefeuille de valeurs immobilières d’un montant de 700 000 euros, détenu actuellement à titre personnel » par le ministre.
La société a été créée « à l’initiative » de la Compagnie d’études et de conseil (CEC) « pour gérer son patrimoine privé, mais n’a jamais été active » et « ne possède aucun compte bancaire », a affirmé le CEC cité par l’agence APS.
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