Une menace de crise alimentaire plane sur le pays
La crise postélectorale a profondément affaibli l’économie ivoirienne. Plus de 314 000 personnes, sur quelque 20 millions d’habitants, sont exposées à « l’insécurité alimentaire » selon un rapport onusien, établi au mois d’août.
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Mi-août, l’ONU a indiqué que plus de 314 000 personnes, sur les quelques 20 millions d’habitants de la Côte d’Ivoire, sont exposées à « l’insécurité alimentaire », en particulier dans l’ouest du pays, théâtre de tueries durant la récente crise postélectorale. Durant les troubles, les Ivoiriens n’ont pas pu cultiver ni planter.
Urgence
Mamadou Sangafowa Coulibaly, le ministre de l’Agriculture a estimé lundi que le pays n’est pas à l’abri d’une crise alimentaire en raison de faibles investissements dans le secteur agricole, alors que la croissance démographique reste forte.
« Nous continuons de dépendre des importations pour plus de 50% de nos besoins de consommation en riz, produits maraîchers (60%), lait (80%), viande (56%) et poisson (80%) », a-t-il déclaré lors d’une rencontre avec la presse.
« Or, notre population croît rapidement au taux annuel de 3,3% (…) et s’urbanise très vite », a-t-il ajouté, déplorant que le secteur agricole, « qui n’a plus connu d’investissements notables depuis des décennies, régresse ».
Paradoxe
Le ministre s’est dit « interpellé par la perspective paradoxale d’une crise alimentaire dans un pays aux potentialités agricoles extraordinaires », soulignant que la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao. Il a par ailleurs évoqué les « émeutes de la faim » qui ont secoué la Côte d’Ivoire en 2008 et a qualifié ces évènements de « triste réalité ». La hausse du coût des produits importés était à l’origine de ces tensions.
Actuellement, seulement « moins de 2% du budget national est consacré au secteur agricole, contre 25% au début des années 80, or 75% des pauvres se recensent dans le milieu rural », a-t-il déploré.
Afin de pallier cette crise alimentaire qui se profile, le gouvernement prévoit un Programme national d’investissement agricole (PNIA) qui ambitionne d’assurer la sécurité alimentaire « avec au moins 10% du budget national consacré au secteur agricole », selon les déclarations du ministre de l’Agriculture.
(Sources AFP)
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