La fin des vacances

Depuis plusieurs mois, l’activité touristique tunisienne est au plus bas. Et ce n’est pas l’attaque du 21 septembre, à la frontière algérienne, qui va arranger les choses…

Publié le 27 septembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Nouveau coup dur pour le tourisme saharien : le 21 septembre, l’armée tunisienne a neutralisé un groupe armé infiltré dans l’extrême sud du pays, à une vingtaine de kilomètres de la frontière avec l’Algérie. Circulant à bord de neuf véhicules tout terrain, les assaillants ont utilisé des armes antiaériennes contre un hélicoptère de l’armée qui les pourchassait, sans l’atteindre toutefois.

Cette tentative d’infiltration n’est pas la première. Depuis février, le désert tuniso-libyo-algérien est devenu une zone à risques, et l’activité touristique tunisienne dans le Sud-Ouest en pâtit. Depuis des semaines, Mehdi Houas, le ministre du Commerce et du Tourisme, ne cesse de prédire que les résultats de 2011 seront « catastrophiques », et même les pires que la Tunisie ait jamais eus. Les statistiques le confirment. Entre le 1er janvier et le 10 septembre, le nombre de visiteurs étrangers a chuté de 36 %, les nuitées dans les hôtels de 43 % et les recettes en devises de 41 % par rapport à la même période en 2010. Comme on se trouve à la fin de la haute saison, ces chiffres donnent la tendance de l’année entière.

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Tourmente

La révolution tunisienne et celle de la Libye voisine en sont évidemment la cause. Bien que le risque sécuritaire soit quasi nul dans les zones balnéaires, l’industrie hôtelière est plongée dans la tourmente. La désaffection des touristes européens, mais aussi libyens et algériens, a entraîné la fermeture de 24 des 800 hôtels que compte le pays. Les propriétaires d’établissements haut de gamme (4 et 5 étoiles), qui représentent un peu moins de 50 % du parc hôtelier, sont désemparés. Près de la moitié d’entre eux avaient cru bien faire en louant leurs unités à des chaînes internationales. Or, ces dernières ont parfois pris prétexte de la baisse d’activité en période creuse (de janvier à mars) pour ne plus respecter leurs engagements contractuels. Ainsi, l’espagnol Vincci Méditerranée a suspendu depuis le début de l’année le paiement de ses traites mensuelles et exige des propriétaires qu’ils révisent leurs contrats de location à la baisse. « Cela met en péril notre entreprise et affecte également les banques qui nous ont prêté de l’argent, déplore Nouri Chaabane, propriétaire de deux palaces à Mahdia, dont l’un est loué à Vincci. C’est un coup dur pour l’économie nationale. »

La Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH) signale de son côté que les tour-opérateurs demandent eux aussi des réductions de prix ainsi que la renégociation des contrats de gestion et de location des établissements hôteliers. Alors que la vente moyenne d’une nuitée en Tunisie serait de 15 euros, contre 40 euros pour le Maroc, ils veulent encore casser les prix. « Certaines offres sont même déshonorantes, se plaint Hédi Hamdi, un spécialiste du tourisme. Un hôtelier de Hammamet s’est même vu exiger de vendre à 7 dinars [3,60 euros] la nuitée pour l’hiver prochain. »

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