En images : ces sites africains du patrimoine mondial qui risquent de disparaître
La moitié des sites du Patrimoine mondial naturel sont menacés par l’activité humaine, a alerté mercredi le Fonds mondial pour la nature (WWF). Plusieurs d’entre eux font la beauté de l’Afrique, mais jusqu’à quand ?
114 des 229 sites naturels inscrits au Patrimoine mondial de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) sont menacés par des activités industrielles néfastes. C’est l’inquiétant constat du rapport du WWF, rendu public mercredi 6 avril. Et avec 30 sites menacés, l’Afrique est un des continents les plus touchés.
« La responsabilité incombe aux gouvernements qui donnent un feu vert à ces projets, aux entreprises qui les mènent, et aux institutions qui les financent », dénonce Marco Lambertini, directeur général de l’ONG WWF.
Une richesse menacée
Parmi les principales menaces sur le continent africain, la déforestation, l’extraction pétrolière et minière, la création de grandes infrastructures, la surpêche ou encore l’exploitation forestière.
Un danger pour les populations
Et ces menaces ne pèsent pas seulement sur les sites classés au Patrimoine mondial pour leur beauté naturelle, leurs caractéristiques géologiques et écologiques ou leur biodiversité. Ces derniers fournissent en effet des ressources vitales pour les communautés locales, et près de deux millions de personnes en dépendent en Afrique pour leurs besoins, pour se soigner et pour travailler.
« Lorsqu’ils sont en bon état, les sites naturels du Patrimoine mondial participent à réduire la pauvreté, à consolider la sécurité alimentaire, à lutter contre le changement climatique, à promouvoir la bonne gestion des écosystèmes », rappelle Marco Lambertini.
Voici quelques-uns des plus beaux sites naturels du monde à « valeur universelle exceptionnelle », aujourd’hui en grand danger:
- Le parc national du banc d’Arguin, en Mauritanie
Ce site est menacé par des pratiques de pêche non soutenables de la part de chalutiers industriels.
- Au Sénégal, le parc national des oiseaux du Djoudj
Les produits chimiques agricoles polluent des eaux du fleuve qui traverse le parc national des oiseaux du Djoudj, et la construction d’un barrage en aval du parc a fortement perturbé son équilibre hydrologique.
- La réserve naturelle intégrale du Tsingy de Bemaraha à Madagascar
Véritable cathédrale de calcaires à Madagascar, elle offre une grande diversité des structures géomorphologiques. Un paysage mis en danger par des concessions pétrolières et gazières.
- Le parc National du W du Niger
Des menaces telles que le braconnage, le pâturage illégal, l’extension des terres agricoles mais aussi des exploitations pétrolières/gazières et forestières pèsent sur le parc National du W du Niger.
- L’erg de Namib en Namibie
Des extractions pétrolières/gazières et minières mettent l’erg de Namib en danger.
- Entre le Zimbabwe et la Zambie, les chutes Victoria,
Elles figurent parmi les plus spectaculaires du monde et sont menacées par la construction de barrages et par une surexploitation des ressources en eau.
- Les aires protégées de la Région Florale du Cap, en Afrique du Sud,
Elles constituent l’un des plus grands centres de la biodiversité terrestre mondiale. La multiplication de concessions pétrolières et gazières les mettent néanmoins en danger.
- La forêt impénétrable de Bwindi, en Ouganda
Elle abrite de nombreuses espèces, dont le gorille des montagnes. Un processus d’extraction minière fragilise progressivement le site, sa faune et sa flore.
- En Tanzanie, la réserve de gibier de Selous
Elle est l’une des plus grandes zones protégées d’Afrique mais elle fait face à des activités minières et pétrolières de plus en plus nombreuses, à la construction de routes et à un projet de centrale hydroélectrique.
- Situé aux confins de la Guinée, du Liberia et de la Côte d’Ivoire, le mont Nimba
Le mont Nimba est menacé par l’exploitation forestière et des mines.
- Le parc national de l’Ichkeul en Tunisie
Bien que le parc national de l’Ichkeul en Tunisie fasse partie de la liste des sites menacés, WWF le considère comme un « excellent[s] exemple[s] de gestion intelligente d’un site du Patrimoine mondial. »
Le lac Ichkeul est le dernier grand lac d’eau douce d’Afrique du Nord et constitue un site d’hivernage incontournable pour 400 000 oiseaux migrateurs. Dans les années 1980-1990, la construction de trois barrages a conduit à son inscription sur la liste du patrimoine mondial en péril en 1996. Un nouveau plan de gestion fut élaboré pour rétablir l’équilibre écologique du lac, impliquer les communautés locales à l’administration du site et développer un tourisme soutenable. Si bien que ce parc fut retiré de la liste en 2006.
Mais bien que le pays soit sur la bonne voie, des progrès restent encore à faire, d’après ce nouveau rapport de WWF.
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