La BEAC libère plus de 500 milliards de F CFA au profit des banques
La Banque Centrale des États de l’Afrique Centrale (BEAC) a abaissé de 50% le taux des réserves obligatoires applicable aux banques commerciales, le 6 avril. Cette décision prise lors d’un comité de politique monétaire extraordinaire réjouit les établissements de crédit.
Après l’abaissement de son taux directeur en juillet dernier, la BEAC a décidé d’utiliser un deuxième instrument à sa disposition pour stimuler les économies de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) dont la croissance pour 2016 n’est attendue qu’à 2% seulement.
Elle a ainsi décidé de baisser de 50% le taux des réserves obligatoires appliqué aux banques commerciales.
« Nous libérons ainsi 500 à 600 milliards de Francs CFA de trésorerie au profit des banques. Nous espérons qu’elles en feront un meilleur usage en finançant l’économie », déclare le gouverneur de la BEAC, Lucas Abaga Nchama au terme du comité de politique monétaire extraordinaire qui s’est tenu le 6 avril.
Une décision bienvenue
Cette décision a été bien accueillie par l’Association professionnelle des établissements de crédit du Cameroun (Apeccam).
« La décision actuelle se justifie par la situation de ralentissement de la croissance consécutif aux difficultés des États suite à la baisse de leurs recettes budgétaires. En libérant une partie de la liquidité des banques, elle vise à soutenir la relance des économies de la zone Cemac », observe son président, Alphonse Nafack, par ailleurs directeur général d’Afriland First Bank Cameroun.
Ce dernier estime à près de 200 milliards de Francs CFA (304,9 millions d’euros) les liquidités supplémentaires qui profiteront au système bancaire camerounais.
Économie réelle
« Mieux vaut tard que jamais. Cette décision aurait dû intervenir depuis au moins deux ans, quand la liquidité des banques de la zone Cemac a commencé à baisser considérablement. D’autant que les baisses successives du taux directeur tardent à produire leur effet », commente un analyste.
Il craint par ailleurs qu’au lieu de financer les entreprises et donc l’économie réelle, les banques se servent de cette liquidité supplémentaire pour acheter des titres publics qu’elles placeront auprès de la Banque centrale régionale.
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