1. De quoi s’agit-il ?

C’est un document de quelque 260 pages, publié le 8 avril, reprenant les résultats des deux synodes sur la famille convoqués par le pape François en 2014 et en 2015. Il s’agit en fait de la deuxième exhortation apostolique du souverain pontife argentin après celle qui s’était penchée sur « la joie de l’évangile » en 2013.

Après deux ans des débats des évêques sur la position de l’Église sur les problèmes que rencontrent aujourd’hui la famille, notamment le divorce, le concubinage, le remariage civil et l’homosexualité, c’était au tour du pape de trancher. La teneur de ses conclusions sont confinées dans Amoris Laetitia (« La joie de l’amour »). Document traduit en au moins six langues.

2. Que dit le pape sur le divorce et le remariage civil ?

« Le divorce est un mal, et l’augmentation du nombre des divorces est très préoccupante », écrit le pape François. « Voilà pourquoi, notre tâche pastorale la plus importante envers les familles est de renforcer l’amour et d’aider à guérir les blessures afin de prévenir la progression de ce drame de notre époque », explique-t-il.

Le pape François plaide alors pour « l’accompagnement des personnes abandonnées, séparées ou divorcées », souligne une note de synthèse de son exhortation apostolique fournie par le Saint-Siège.

« Les divorcés engagés dans une nouvelle union, par exemple, peuvent se retrouver dans des situations très différentes, qui ne doivent pas être cataloguées ou enfermées dans des affirmations trop rigides sans laisser de place à un discernement personnel et pastoral approprié », souligne Jorge Mario Bergoglio.

3. Qu’en est-il de l’accès à la communion pour les divorcés et/ou les remariés ?

C’es en effet l’une des questions centrales de la revendication des catholiques divorcés mais civilement remariés. Mais à ce sujet, le pape botte en touche, s’abstenant de mentionner directement la problématique de l’accès à la communion à ces chrétiens aujourd’hui excommuniés.

François plaide cependant en faveur d’un examen « au cas par cas » de la situation des couples divorcés et remariés en vue de leur réintégration dans la communauté des fidèles.

Il semble même reprendre à son compte la proposition progressiste d’un « forum interne » dans lequel un fidèle divorcé et remarié et un prêtre ou un évêque examineraient ensemble, en privé et au cas par cas, comment peut être accomplie la réintégration dans l’Église et rétablie la communion. Pas question donc « de fournir un nouvel ensemble de règles générales applicables à tous les cas », souligne le pape François.

4. Quelle est la position du pape sur le concubinage et les unions libres ?

Le souverain pontife ne ferme pas la porte de l’Église aux concubins. Au contraire. Il reconnaît une valeur à certaines unions libres que vivent de nombreux jeunes, « signes d’amour », « quand l’union atteint une stabilité consistante ».

5. Quid de la question liée au mariage gay ?

Sur l’homosexualité, les lignes ne bougent pas. Le pape François se contente d’appeler au « respect » à l’égard des homosexuels et refuse « toute toute discrimination injuste ou de toute forme d’agression et de violence » à leur encontre.

L’Église ne reconnaît cependant pas leurs unions. « Il n’y a aucun fondement pour assimiler ou établir des analogies, même lointaines, entre les unions homosexuelles et le dessein de Dieu sur le mariage et la famille », conclut le pape sur ce chapitre.