Racisme : un Londonien noir débarqué d’un vol easyJet parce que son voisin se disait « en insécurité »
Un Londonien d’origine érythréenne a été débarqué fin mars de l’avion de la compagnie aérienne easyJet parce que son voisin ne se sentait pas en sécurité à ses côtés. Meghary Yemane-Tesfagiorgis a raconté mercredi cet acte de racisme ordinaire à une télévision britannique.
Il était déjà assis à son siège et attendait tranquillement le décollage de l’avion qui devait l’amener de Rome à Londres où il vit. Mais Meghary Yemane-Tesfagiorgis, d’origine érythréenne, a été surpris d’être convoqué par un membre de l’équipage.
Nous sommes le 29 mars, à bord d’un avion de la compagnie easyJet sur le vol EZY5234. « On m’a demandé de me présenter à l’avant de l’appareil », a-t-il raconté, mercredi 6 avril, à ITV News London. Là, il apprendra que son voisin « ne se sentait pas en sécurité avec [lui] dans l’avion ».
Après des « contrôles spécifiques » complémentaires, confirmés par la compagnie aérienne, rien n’a été trouvé sur Meghary. Mais « il ne pouvait plus voyager avec son vol initial », a reconnu easyJet, qui souligne avoir offert par la suite « hébergement en hôtel » et « repas » au passager humilié, en attendant le prochain vol disponible.
« Je me suis senti violé »
Meghary a donc été débarqué, puis conduit à un poste de police de l’aéroport. « Les autorités italiennes m’ont posé des questions et m’ont intimidé avant de m’abandonner sur un siège pendant 15 heures », a-t-il expliqué.
Après son retour à Londres, via un autre vol, Meghary envisage de saisir la justice. Malgré les excuses de la compagnie aérienne. « Je me suis senti violé », a-t-il déclaré, dénonçant un délit de faciès, de « profilage racial ».
https://www.youtube.com/watch?v=cXfhysnPGSw
Ce n’est pas la première fois qu’easyJet se retrouve au cœur d’une affaire de racisme, sur fond de psychose terroriste. Le 25 février, un Britannique avait déjà été débarqué à bord d’un avion de la compagnie par la police à l’aéroport de Luton. Motif : un autre passager avait lu un texto sur son téléphone mentionnant le mot « prière » et avait alors dénoncé une menace à la sécurité.
Même scénario le 26 mars dernier, cette fois à l’aéroport de Vienne, sur la même compagnie quand un citoyen irakien, a été suspecté de terrorisme par sa voisine. « La femme croyait avoir vu des messages relatifs à l’EI (le groupe État islamique) sur le téléphone portable de l’homme », avait indiqué Karl-Heinz Grundboeck, porte-parole du ministère autrichien de l’Intérieur. Le vol avait dû être retardé et est finalement parti sans les deux passagers, interrogés par la police…
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