Jack Lang : « L’IMA permet de révéler aux Français les 1 000 couleurs de notre pays-monde »
Depuis trois ans, l’ancien ministre français de la Culture dirige l’Institut du monde arabe (IMA) à Paris. Il a accordé une interview à Jeune Afrique, dans un contexte où l’islamophobie et la xénophobie anti-arabe se développent en France.
Débarqués d’une noria de remorques, des palmiers, des orangers, des grenadiers fleurissent depuis quelques jours l’esplanade minérale de l’Institut du monde arabe : l’exposition « jardins d’Orient », qui ouvrira ses bosquets le 18 avril, est la nouvelle audace imaginée par Jack Lang qui, en trois ans, a revivifié cette institution unique au monde. Sous les précédentes administrations, elle avait fini par s’assoupir derrière ses moucharabiehs rouillés et, quand le président François Hollande a demandé en 2013 au plus flamboyant ministre de la Culture qu’a connu l’Hexagone quelle fonction pourrait l’intéresser, celui-ci n’a pas hésité à lui répondre : « J’ai contribué à la construction de l’IMA, je me passionne pour le monde arabe depuis l’époque où je soutenais les guerres de libération coloniale et l’idée de tirer l’IMA de sa torpeur m’enthousiasme», a-t-il confié à Jeune Afrique.
Mission accomplie constate-t-il, dans la longue interview que nous publions dans notre prochain numéro (n°2883, en kiosque du 10 au 17 avril), avant d’aborder sans détour les événements et débats qui enflamment le monde arabe. Les pratiques et politiques des monarchies du Golfe soulèvent-elles d’opportunes indignations en France ? « Critiquer des pays tels que l’Arabie saoudite, certes, mais la mise en exergue de leurs aspects positifs, notamment dans les domaines du savoir et de la culture me semble plus pertinente pour les encourager à aller dans le bon sens et que ces aspects positifs y fasse tache d’huile », réplique le raïs du quai Saint-Bernard.
Islamophobie décomplexée
Pointant d’un doigt accusateur la responsabilité américaine dans la grande crise qui ébranle la région, mais aussi l’action inconséquente de la France en Libye et l’irresponsabilité dramatique du gouvernement israélien, Lang affirme vouloir, avec son passage à l’IMA « révéler aux Français les 1 000 couleurs de notre pays-monde qui lui confèrent son universalité » à l’heure où une islamophobie décomplexée se substitue dangereusement en France à la xénophobie rampante du siècle passé.
Une interview sans tabou et non sans émotion quand ce grognard du parti socialiste évoque la figure de son grand homme, François Mitterrand. « Après l’IMA? J’aimerais prendre ma plume pour raconter l’épopée de ce grand président que j’ai vécue au plus près », confiait-il à l’issue de l’entretien.
Retrouvez l’intégralité de l’interview dans Jeune Afrique, n°2883, du 10 au 17 avril 2016
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