L’Afrique passe au vert à Addis-Abeba
Développement de l’agriculture, préservation de la biodiversité, diversification de l’économie, croissance et développement durable… la conférence économique pour l’Afrique (CEA) a pour thème « L’économie verte et la transformation structurelle en Afrique ».
Dans la capitale éthiopienne où se tient du 25 au 28 octobre, la 6e Conférence économique pour l’Afrique (CEA), experts, économistes et hommes politiques se penchent sur les opportunités de croissance que la mise en œuvre d’une « économie verte » peut offrir aux pays africains. Ce concept, désormais à la base de tout développement durable, consiste pour les États et les entreprises à prendre en compte dans leurs politiques, la préservation de l’environnement, la bonne gestion des ressources en eau, l’utilisation efficace de l’énergie dans la production industrielle.
Potentiel
Selon les économistes, même s’il y a une prise de conscience générale, l’Afrique reste encore « à la traîne » dans ce domaine. Seuls quelques pays comme l’Afrique du Sud, le Botswana où encore le Kenya font figure de bons élèves en matière de développement durable. Par exemple, Nairobi est citée comme l’une des rares capitales qui offrent des avantages fiscaux aux PME spécialisées dans la production de biomasse et de biogaz. Pourtant, indique le rapport « l’Afrique en 2011 » que vient de publier la CEA, « le continent a le potentiel pour diversifier efficacement son économie tout en rendant ses secteurs agricoles, industriels et des services plus écologiques ».
D’après le Nigérian Afeikhena Jerome, pour « catalyser réellement cette notion d’économie verte, il faudrait y consacrer environ 2% du PIB mondial ». Celui-ci a rappelé aux États africains, l’engagement qu’ils avaient pris, en 2004, de consacrer 10% de leur budget national au développement de l’agriculture. D’après une enquête réalisée par ce
professeur, seulement une dizaine de pays subsahariens respectent cet engagement. Parmi eux : le Burkina Faso (plus de 20% en 2006), le Sénégal et le Malawi. Ce dernier considéré comme un modèle pour avoir atteint son autosuffisance alimentaire y consacre en moyenne 18% de son budget.
Priorité à l’ »agriculture verte »
De fait, le rapport de la CEA recommande aux États africains de faire de l’« agriculture verte » une priorité, car, « même si des améliorations ont été observées au cours de ces dernières années, l’agriculture africaine ne parvient toujours pas à satisfaire la demande alimentaire du continent. »
Certains experts présents à la conférence martèlent que la croissance et le développement durable de l’Afrique ne passeront que par l’agriculture. D’après eux, la bonne croissance économique affichée par l’Afrique subsaharienne (environ 6%) au cours de ces dix dernières années est notamment liée à l’exportation des ressources naturelles et à la bonne tenue des cours de matières premières. Une croissance qui n’ a donc pas été inclusive et n’ a pas permis de réduire la pauvreté, ni de créer des emplois.
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