Tunisie : Amen, du col blanc à la blouse blanche

Le groupe de la famille Ben Yedder s’étend de la finance… aux services de santé. Déjà à la tête d’un réseau de cliniques, sa filiale spécialisée a fait sien le concept d’hôpital privé.

Publié le 6 septembre 2011 Lecture : 3 minutes.

Favoriser la qualité des soins

Le tourisme médical, qui assure 30 % du chiffre d’affaires du secteur en Tunisie, a donné de l’ambition à Amen Santé. En créant en novembre 2010 l’Hôpital privé El Amen, doté d’un capital d’environ 6 millions d’euros, la filiale ouvre de nouvelles perspectives au groupe.

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Objectifs : la réalisation, la gestion et l’exploitation d’établissements sanitaires et hospitaliers. « À la différence d’une clinique, le concept d’hôpital privé permet d’avoir des médecins à plein temps, afin d’assurer la continuité des soins et de proposer des prestations de qualité, du fait que toutes les spécialités sont toujours opérationnelles. Et il n’y a pas à attendre que les spécialistes arrivent : ils sont déjà là », précise Mohamed Ben Hmida, directeur général d’Amen Santé.

Implanté sur l’emplacement stratégique de l’ancienne ambassade des États-Unis, dans le centre de Tunis, l’Hôpital privé El Amen, qui ouvrira en 2013, représente un investissement de 22,5 millions d’euros, dont 20 % sont financés par la Société financière internationale (SFI, filiale de la Banque mondiale). Malgré les perturbations dues à la révolution tunisienne, les études techniques sont largement entamées, et Mohamed Ben Hmida ne doute pas de la fiabilité du concept : « Les hôpitaux privés ont un avenir certain, car le secteur public n’a pas tous les moyens. Il assure déjà la formation des médecins ainsi que la prise en charge des indigents et des assurés de la Caisse nationale d’assurance maladie. Le principe de l’hôpital privé, c’est de proposer des forfaits de soins aux patients et de servir de relais au secteur public. Avec les clients Comar, nous appliquerons aussi le principe du ticket modérateur. Par ailleurs, l’organisation et la formation continue du personnel médical et paramédical, ainsi que les équipements de pointe, garantiront la qualité des prestations. »

Pôle de recherche

Au-delà du volet soins, l’Hôpital privé El Amen projette d’être le premier centre hospitalier universitaire (CHU) privé en Tunisie, en développant l’enseignement de la médecine et de diverses spécialités in situ. « Les compétences ne sont plus à prouver, et nous mettrons à profit la notoriété de la médecine tunisienne pour former des étudiants tunisiens, africains et arabes », poursuit Mohamed Ben Hmida. Moins onéreuse qu’en Europe, cette plateforme d’enseignement offshore table sur la qualité de l’encadrement et la proximité géographique pour être attrayante.

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« Cela nous permettra aussi de lancer, à long terme, un pôle de recherche scientifique pour compléter l’ensemble des prestations du label Amen, déjà perçu comme un gage de sécurité par les patients, les médecins et les institutions étrangères en Tunisie », conclut le directeur général. Enfin, Amen Santé compte mettre à profit son savoir-faire pour s’implanter en Mauritanie et en Libye. À terme, la filiale envisage une introduction en Bourse. Une première pour un groupe de services de santé en Tunisie. 

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