Présidentielle au Tchad : les premiers enseignements du scrutin, en attendant les résultats

Quelque six millions d’électeurs tchadiens ont été appelés dimanche aux urnes pour élire leur futur président de la République. Un scrutin qui s’est déroulé globalement dans le calme mais dont les résultats risquent d’être contestés. Explications.

Idriss Déby Itno, le président sortant tchadien, le 10 avril 2016 à N’Djamena. © Issouf Sanogo/AFP

Idriss Déby Itno, le président sortant tchadien, le 10 avril 2016 à N’Djamena. © Issouf Sanogo/AFP

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Publié le 11 avril 2016 Lecture : 2 minutes.

Au pouvoir depuis 26 ans,  Idriss Déby Itno, candidat à sa propre succession, est-il le grand favori du scrutin présidentiel du 10 mars au Tchad ? Compte tenu de l’autoritarisme du régime et du morcellement de l’opposition, c’est en tout cas l’opinion de nombreux commentateurs… Le scrutin s’est cependant déroulé dans le calme dans plusieurs villes du pays dont la capitale N’Djamena, où les autorités ont déployé une forte présence de forces de l’ordre et de services de sécurité. Les SMS et l’internet ont été coupés.

Un fort taux de participation attendu

Selon plusieurs sources concordantes, les Tchadiens se sont déplacés en nombre dimanche pour élire leur futur président parmi les 13 candidats en lice.

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Une forte affluence a été constatée, notamment dans le quartier populaire de Moursal, dans la capitale tchadienne, réputé frondeur et acquis à l’opposition.

Mais Idriss Déby Itno s’est voulu rassurant et serein. « Le Tchad doit sortir grandi de ces élections », a-t-il déclaré, à la sortie du bureau de vote de Ndjanbal Ngato à N’Djamena.

« Les élections ne doivent pas être source de crise, source de divisions ou sources de déchirements. À la classe politique d’accepter de la manière la plus sincère et honnête possible les résultats des urnes, le choix du peuple. La vie continue. Ça ne s’arrête pas à une élection », a indiqué le président sortant.

Son principal concurrent et chef de l’opposition, Saleh Kebzabo, candidat de l’Union nationale pour le développement et le renouveau (Unir), a lui aussi voté dans son quartier de Paris-Congo, dans le 6e arrondissement de la capitale. « Le 10 avril est la date du changement : ce soir nous serons libérés du joug de la terreur, de la barbarie », a-t-il déclaré.

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Les premières allégations de fraude

Malgré le système biométrique mis en place pour éviter la fraude, Saleh Kebzabo a également fait part à la BBC Afrique de ses craintes concernant la crédibilité du scrutin. « On nous signale des bourrages d’urnes, nous qui pensions que le bulletin unique est un bulletin antifraude. On coche tout, on remplit les urnes », a-t-il déploré.

Plus radical, le candidat Nouradine Delwa Kassiré Coumakoye a dénoncé de son côté un scrutin organisé dans « l’illégalité totale » après le retrait de certains membres de la société civile de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).

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Au sein de l’opposition, l’on s’inquiète également du vote des électeurs dit « nomades », catégorie qui regroupe, selon la législation électorale tchadienne, les communautés d’électeurs mais aussi d’autres citoyens, autorisés à voter dans n’importe quel bureau de vote à travers le pays.

Les résultats provisoires attendus dans deux semaines

Dès la fermeture des bureaux de vote dimanche soir, la Ceni a entamé le dépouillement. La proclamation des résultats par la Ceni pourrait prendre jusqu’à deux semaines.

Une longue attente avant que les Tchadiens ne sachent s’il y aura un second tour – ce qu’espère l’opposition qui a aligné 12 candidats face à Idriss Déby Itno -, mais une victoire dès le premier tour du président sortant n’est pas exclue, à en croire les observateurs de la scène politique tchadienne.

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