Uranium : Areva indemnisera des proches d’ex-salariés
Le géant nucléaire Areva va indemniser les ayants-droit de deux de ses anciens salariés, morts d’un cancer du poumon après avoir travaillé pendant des années dans une mine d’uranium au Gabon.
Le groupe nucléaire Areva va indemniser les ayants-droit de deux de ses anciens salariés, morts d’un cancer du poumon après avoir travaillé pendant des années dans une mine d’uranium au Gabon, a-t-on appris vendredi auprès d’une des familles et du groupe français.
C’est la première fois que le groupe minier va engager un tel processus, conformément à un accord qu’il avait conclu en 2009 avec l’association Sherpa, qui défend les intérêts des salariés d’Areva exposés à des rayonnements ionisants, a précisé à l’AFP un responsable de l’ONG, l’avocat Joseph Breham. Contactée par l’AFP, Areva a souligné que par cette décision elle ne faisait que « tenir à la lettre » ses engagements « pris en 2009 dans le cadre l’accord signé avec Sherpa ».
La décision a été communiquée vendredi à Jacqueline Gaudet, la fille de l’un des deux ex-salariés concernés. Dans son courrier, dont l’AFP a eu copie, Areva indique vouloir « proposer une compensation » pour ces deux dossiers. L’association « Mounana », que préside Mme Gaudet et qui regroupe des proches d’anciens salariés français affectés sur l’ancienne mine d’uranium de Mounana au Gabon, avait soumis à Areva une liste d’une vingtaine de cas pour lesquels elle sollicitait une indemnisation.
Une première
Pour deux de ces cas, les deux médecins ayant examiné les dossiers « tendent à s’accorder sur le lien de causalité entre la pathologie et l’exposition aux rayonnements ionisants, même si cette dernière n’est pas mesurée et resterait vraisemblablement modeste », indique Areva. « En effet les pathologies entrent bien dans le cadre de ce qui est connu comme effet à long terme des rayonnements ionisants », ajoute le courrier. Pour Me Breham, « c’est la première fois qu’Areva reconnaît qu’il existe entre une maladie et des rayonnements un lien suffisamment fort pour indemniser la famille ».
Areva avait été mis en cause à partir de 2003 par des associations qui menaçaient de porter plainte contre lui, et dénonçaient le taux élevé de cancers parmi les salariés ou ex-salariés de ses mines d’uranium au Gabon et au Niger. Le groupe français avait accepté en 2007 de mettre en place des « observatoires de la santé » dans les régions concernées, ouvrant la voie à d’éventuelles indemnisations. Un tel observatoire vient ainsi d’être mis en place cette semaine dans la région d’Agadez, au Niger.
Dans un documentaire sur ce sujet diffusé en France fin 2009, un ingénieur en physique nucléaire, Bruno Chareyron, avait dénoncé une « contamination tout à fait inacceptable » du sol dans la forêt près de la mine de Mounana, en particulier en radium, torium 230 et plomb 210.
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