L’OCP à la conquête de l’Afrique
Mostafa Terrab, le directeur général du groupe minier, veut accélérer sa politique de développement sur le continent.
« Nous voulons participer à la révolution verte africaine… » En marge de la signature d’ouverture du capital de l’Office chérifien des phosphates (OCP) à la Banque centrale populaire (BCP), le 12 janvier, Mostafa Terrab, le directeur général du groupe industriel, nous a confié sa volonté d’accélérer sa politique de développement sur le continent. La stratégie part d’un constat assez simple : la population africaine passera d’environ 850 millions de personnes à quelque 1,8 milliard en 2050. Pour la nourrir, il est impératif de développer l’agriculture et la productivité. Or la consommation moyenne d’engrais en Afrique n’est que de 8 kg d’éléments nutritifs par hectare, soit seulement 10 % de la moyenne mondiale.
Trop chers. « Il existe un potentiel énorme, mais deux problèmes se posent : l’étroitesse des exploitations et la cherté des intrants. Nous pouvons dépasser ces deux handicaps en réduisant les intermédiaires et en travaillant directement avec les coopératives et organisations villageoises », explique Mhamed Ibnabdeljalil, vice-président de l’OCP. Récemment, le groupe s’est porté candidat pour le redressement de la Société nouvelle des phosphates du Togo (SNPT), au bord de l’asphyxie. Il est surtout en discussion avec le leader mondial des engrais, le norvégien Yara, et de grosses fondations comme celle de Bill Gates pour réfléchir à la meilleure distribution possible en Afrique. Au niveau industriel, Terrab appelle les opérateurs du Maghreb à collaborer. « Nous avons tout intérêt à associer les réserves abondantes de phosphates marocains et les ressources, à faible coût d’exploitation, en soufre et en gaz de l’Algérie pour offrir les engrais les plus complétifs du monde », explique-t-il en appelant à dépasser le différend politique. En mai dernier, l’OCP et le Libya Africa Investment Portfolio (LAP), le fonds d’investissement de l’État libyen, ont décidé d’unir leurs forces pour monter plusieurs unités de fabrication d’engrais et de composants dans les deux pays.
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