Niger : « Rien ne change » pour Areva

Après le coup d’Etat qui a déposé Mamadou Tandja, la société nucléaire française affirme que ce changement politique ne remet pas en cause ses accords avec le pays.

Publié le 1 mars 2010 Lecture : 1 minute.


« Nos activités continuent normalement, et le minerai sort du pays. Cela fait quarante ans que nous sommes au Niger, nous sommes donc habitués à ce genre de situation. » Du côté de chez Areva, le discours est parfaitement rodé et semble avoir été soigneusement préparé. Le numéro un mondial du nucléaire civil, présent dans la région d’Arlit depuis les années 1960 via ses deux filiales Somair et Cominak, pèse très lourd. Avec plus de 3 000 tonnes d’uranium extraites par an – plus de la moitié de la production du groupe français -, le yellow cake représente plus de 5 % du PIB national et au moins 15 % des revenus de l’État, depuis l’accord de janvier 2008 prévoyant, notamment, un doublement du prix d’achat du minerai au Niger. Un accord « historique », selon la présidente d’Areva, Anne Lauvergeon, venue spécialement à Niamey pour parapher le texte. Cinq mois auparavant, les ponts étaient quasiment rompus après l’expulsion du directeur d’Areva, Dominique Pin, accusé d’avoir soutenu la rébellion touarègue. Le président Mamadou Tandja avait frappé fort pour obtenir gain de cause. L’Élysée et le Quai d’Orsay étaient intervenus. Finalement, Areva a sauvé l’essentiel – sa présence au Niger – et a même obtenu l’exploitation du fabuleux gisement d’Imouraren, convoité par les Chinois. À partir de 2012, le groupe français espère extraire plus de 5 000 tonnes par an dans ce qui sera la deuxième plus grande mine d’uranium au monde. Mieux vaut dans ces conditions miser sur « la continuité de l’État ». Et ce quel que soit le locataire du palais présidentiel. Cela suppose évidemment une rapide prise de contact avec les officiers putschistes. « Anne Lauvergeon n’a pas prévu de visite à Niamey dans les prochains jours », répond-on au siège parisien d’Areva. 

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