Le FMI abaisse ses prévisions de croissance pour l’Afrique en 2016
Le Fonds monétaire international ne parie désormais que sur une croissance de +3 % en Afrique subsaharienne en 2016, contre une prévision de +4 % avancée en janvier dernier. En Afrique du Nord et au Moyen-Orient, elle est attendue à +2,9 %, contre +3,6 % évoqués précédemment.
La mise à jour d’avril 2016 du rapport « Perspectives de l’économie mondiale » (PEM) du Fonds monétaire internationale est venue renforcer le climat économique morose actuel. L’institution internationale a ainsi revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2016 et 2017.
En janvier dernier, le FMI tablait sur une croissance mondiale de +3,4 % cette année et de +3,6 % en 2017. Selon ses nouvelles projections, la production mondiale ne devrait croître que de +3,2 % en 2016 et de 3,5 % – des prévisions déjà en baisse de 20 points de base par rapport à celles réalisés en octobre 2015.
« Les mois qui ont suivi la dernière édition des Perspectives de l’économie mondiale ont été caractérisés par un nouvel épisode de volatilité sur les marchés actifs mondiaux, un ralentissement de la croissance dans les pays avancés et la persistance de vents contraires dans les pays émergents et les pays à faible revenu », explique l’institution dirigée par la Française Christine Lagarde, reconduite à son poste en février dernier.
Des « conditions extérieures défavorables » affectent l’Afrique subsaharienne
En Afrique subsaharienne, le FMI estime que « la croissance devrait rester faible cette année, à +3,0 %, soit environ 0,5 point de moins qu’en 2015 et 1,3 point de moins que prévu dans l’édition d’octobre 2015 des PEM ».
Pour le Fonds, ce ralentissement s’explique « principalement par des conditions extérieures défavorables : les pays riches en ressources naturelles souffrent de la baisse des prix des produits de base, tandis que les pays pré-émergents de la région subissent le durcissement des conditions de financement à l’échelle mondiale ».
Les grands pays pétroliers de la région sont particulièrement affectés, conséquence de la baisse du prix de l’or noir. Au Nigeria, le FMI mise désormais sur une croissance de +2,3 % en 2016 contre +2,7 % en 2015 (et +4,1 prévus encore il y a à peine quatre mois). En Angola, elle ne devrait être que de + 2,5 % en 2016, contre + 3 % en 2015.
Perspectives contrastées en Afrique du Nord
Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord , l’institution de Bretton Woods table désormais sur une croissance de +2,9 % en 2016, soit un léger mieux par rapport à 2015 (+2,3 %), mais moins que les 3,6 % évoqués en janvier dernier.
Selon les nouvelles prévisions du Fonds, le taux de croissance du PIB de l’Algérie et de l’Égypte devrait baisser à +3,4 % et +3,3 % respectivement en 2016 (contre +3,7 % et +4,2 % en 2015). Au Maroc, la chute devrait être encore plus prononcée, reflet de l’exceptionnelle récolte agricole enregistrée en 2015 et de la plus faible production attendue dans ce secteur cette année : +2,3 % du PIB en 2016, contre +4,5 % en 2017. « Un temps inhabituellement sec en Afrique du Nord va sans doute réduire sensiblement les récoltes, y compris celles de céréales », explique le FMI.
La Tunisie, dont l’industrie touristique a été sévèrement affectée par les attaques terroristes de Sousse et du Bardo en 2015, devrait elle connaître un rebond avec une croissance de +2 % en 2016, contre +0,8 % l’an dernier.
Une croissance plus faible en 2017 ? « Un risque plus tangible », selon le FMI
Le FMI entrevoit de meilleures perspectives à partir de 2017, avec une hausse de + 3,5 % de la production mondiale. En Afrique subsaharienne, elle est attendue à +4 %, contre +3,3 % pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient.
Le Fonds, qui a multiplié les révisions à la baisse de ses projections ces derniers mois, reste toutefois assez prudent. « La reprise devrait s’affermir en 2017 et au-delà, portée principalement par les pays émergents et les pays en développement, tandis que la situation dans les pays en difficulté commence progressivement à se normaliser. Mais l’incertitude a augmenté, et les scénarios de croissance plus faible deviennent un risque plus tangible », prévient l’institution internationale.
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