L’argent des Africains : Sarah, publicitaire au Bénin – 1100 euros par mois
Sarah* est publicitaire. Franco-Béninoise de 45 ans installée à Cotonou, elle gagne entre 800 et 1100 euros par mois. Dans le cadre de notre série, elle nous a ouvert son portefeuille.
Sarah fait partie de cette classe moyenne qui émerge, mais que l’on a tant de mal à identifier. Elle est franco-béninoise, a 45 ans et évolue dans une profession en perpétuelle évolution : la publicité. Née en France, Sarah a débuté sa carrière à Abidjan dans la fin des années 1990 après des études à Paris qu’elle a pu financer grâce à l’aide de ses parents et quelques jobs étudiants.
Ce n’est qu’au début des années 2000 que Sarah décide de revenir définitivement au Bénin. Depuis, ses revenus ont évolué en dents de scie. En Côte d’Ivoire, elle gagnait environ 300 000 F CFA par mois (460 euros). À son arrivée à Cotonou, son salaire baisse légèrement – environ 250 000 F CFA (380 euros). Rien d’inquiétant : son activité débute à peine dans une profession où les réseaux sont déterminants. Quand Sarah, passionnée par les nouvelles technologies, décide de créer sa propre agence, ses revenus s’envolent. Elle gagne rapidement entre 400 et 800 000 F CFA (entre 610 et 1220 euros) par mois en fonction des bonus qu’elle pouvait toucher.
Salaire fixe : 800 euros
« Depuis quatre ans, les choses sont plus compliquées, concède-t-elle. J’ai choisi de ne plus travailler avec l’État pour être plus indépendante et mon activité s’en ressent. » Ses revenus actuels, environ 1100 euros par mois, sont tout de même relativement confortables. En tant que présidente de sa société, Sarah perçoit un salaire fixe de 800 euros. À quoi viennent s’ajouter des revenus liés à différentes prestations de consultante pour des cabinets de recrutement pouvant aller dans les très bons mois jusqu’à 300 euros.
Elle emploie une secrétaire dans ses bureaux de Cotonou, qu’elle occupe dans le cadre d’un échange de marchandises. « Avant, j’avais deux graphistes. Mais comme mon activité a décliné, je dois désormais m’appuyer sur des prestataires extérieurs », explique-t-elle.
Loyer : 250 euros
Sarah habite avec son mari et ses deux enfants à Cadjehoun dans une maison achetée par un parent. « Je lui verse tous les mois 250 euros [un loyer inférieur au prix du marché] pour la rembourser », précise la publicitaire. Cadjehoun, où se trouve le domicile de l’ancien président Thomas Boni Yayi, est un des plus vieux quartiers de Cotonou où se mêlent instituteurs et fonctionnaires. « C’est à la fois populaire et chic. Tout le monde se côtoie. »
Alimentation : 300 euros
En plus du loyer qu’elle paie à sa mère, elle consacre 50 euros par mois à sa famille. Son budget le plus important est dédié à la nourriture (300 euros). Chaque mois, elle épargne entre 150 et 200 euros pour sa retraite et ses deux filles. Un montant qui évolue en fonction des aléas de son activité.
Et le reste ? Si elle vit relativement aisément, Sarah n’est pas une grosse dépensière. Elle ne consacre qu’entre 15 et 30 euros pour s’habiller (« Je n’aime pas les boutiques ») et entre 30 et 45 euros dans ses loisirs. « Je suis assez casanière. Je sors essentiellement dans le cadre des activités des trois associations dans lesquels je suis impliquée, pour manger des brochettes sur la plage ou pour accompagner mes enfants voire des spectacles et chanter dans leur chorale ! »
*Le prénom de l’intéressée a été modifié à sa demande.
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