Procès du Tribal Kat : les sept pirates somaliens condamnés à des peines de 6 à 15 ans de prison

Après 9 heures de délibérés, la Cour d’assises de Paris a rendu son verdict mercredi soir dans le procès du Tribal Kat, un voilier de plaisance attaqué en 2011 dans le Golfe d’Aden. Les Somaliens ont écopé de peines de prison ferme allant de 6 à 15 ans.

Une embarcation de pirates interceptée par une équipe de la frégate française le FS Nivôse, le 5 mars 2010 au large des côtes somaliennes. © AP/SIPA

Une embarcation de pirates interceptée par une équipe de la frégate française le FS Nivôse, le 5 mars 2010 au large des côtes somaliennes. © AP/SIPA

Publié le 14 avril 2016 Lecture : 2 minutes.

La cour n’a pas suivi l’avocate générale, qui avait réclamé des peines allant de 16 à 22 ans de réclusion criminelle à l’encontre des sept pirates somaliens jugés pour l’attaque du Tribal Kat en 2011. Le skipper Christian Colombo, époux d’Evelyne, avait trouvé la mort pendant l’assaut. Son corps, jeté à la mer par les pirates, n’a jamais été retrouvé.

Le président de la cour a annoncé que les sept accusés ont été reconnus coupables de détournement de navire ayant entraîné la mort et de séquestration ainsi que de vol en bande organisée. En revanche, ils n’ont pas été reconnus coupables d’association de malfaiteurs, ce qui leur a permis d’écoper de peines bien inférieures à celles requises.

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Désignés comme « tous coupables » et « unis par une volonté commune » de piller et rançonner le voilier, ils échappent à l’interdiction du territoire français (ITF) demandée par Sylvie Kachaner. La cour a entendu la défense qui avait souligné qu’il était absurde de vouloir interdire le territoire à des hommes dont la nationalité somalienne ne permet pas l’expulsion.

Farhan Abchir Mohamoud, le plus jeune des accusés, mineur à l’époque des faits et devenu schizophrène pendant sa détention, a écopé de la peine la plus légère. Quant à Farhan Abdisalamn Hassan et Ahmed Akid Abdullahi, ils ont été condamnés à 15 ans de prison.

Evelyne Colombo, qui n’a pas assisté aux plaidoiries de la défense, était entourée de ses enfants et de son beau-frère lors du verdict. En larmes, elle n’a toujours pas lancé un seul regard aux accusés, comme lors des séances précédentes.

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Quelques heures avant le délibéré, la page Facebook du Tribal Kat publiait un message au nom de la famille  : « Il y aura un verdict aujourd’hui. Le nôtre est tombé il y a un peu plus de 4 ans …perpétuité sans réduction de peine possible. Il y aura un verdict aujourd’hui, il ne nous satisfera pas, merci de respecter notre douleur, pas de commentaires pas de débats sur cette page quant à la justice française…. »

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Le procès du Tribal Kat aura été particulièrement difficile. Devant la gravité des faits, la défense aura chercher à comprendre l’histoire de ces hommes « pour mieux les juger ». Tout au long du procès, les jurés ont entendu les récit de vies malmenées par des conditions matérielles d’existence épouvantables dans un pays ravagé par des décennies de guerre civile. La défense a cherché à rendre compte de cette réalité somalienne, tentant d’humaniser des accusés appelés par un numéro de dossier (« accusé n°1 »), et dont la parole a été à de nombreuses reprises tournée en dérision. À cela s’est ajouté le problème de la traduction : les accusés se sont plaints à plusieurs reprises d’une traduction incertaine, et de ne pas suivre convenablement les débats.

Maître Moroni, l’avocat de Evelyne Colombo, a salué la dignité de la défense, dans ce procès qui est le quatrième du genre en France.

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