Togo : Pefaco se débarrasse de ses parts dans la BPEC
Le groupe de loisirs espagnol a revendu aux capital-investisseurs AfricInvest et Cauris les parts qu’il avait acquises en 2012 auprès d’eux dans la Banque populaire pour l’épargne et le crédit (BPEC).
L’alliance tourmentée – et malheureuse – entre Grupo Pefaco et les capital-investisseurs AfricInvest et Cauris a pris fin.
Le groupe espagnol, présent dans les jeux, les loisirs et l’hôtellerie, a finalement trouvé un accord avec ces deux derniers pour leur revendre la participation dans le togolais Banque populaire pour l’épargne et le crédit(BEPC), près de quatre ans après l’avoir acquise.
Le groupe dirigé par Francis Perez cherchait depuis fin 2013 à céder ses 40 % de BPEC, suite au refus de la Commission bancaire de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa) de lui accorder un agrément. Aucun détail financier n’a été communiqué sur ces transactions, qu’il s’agit du coût d’achat de cette participation ou des conditions dans lesquelles elle a été revendue à AfricInvest et Cauris.
Tourner la page
Du côté de Pefaco, il s’agit désormais de tourner la page de cette tentative d’incursion ratée dans la banque. Pour la direction du groupe basé à Barcelone, il s’agit désormais de « se recentrer sur nos activités principales, les jeux, les loisirs et l’hôtellerie, les métiers que nous savons bien faire », explique Victor Azria, son directeur de la communication.
AfricInvest, pour sa part, estime que cette revente « intervient dans une perspective différente de l’opération finalisée il y a quatre ans.
Il s’agit pour nous, avec le concours d’autres confrères, de travailler à renforcer les fonds propres et la gouvernance de cette institution importante », a indiqué à Jeune Afrique Aziz Mebarek, co-fondateur du capital-investisseur. Fin juin 2015, les fonds propres assimilés de BPEC étaient négatifs à -1,65 milliard de F CFA (2,5 millions d’euros).
Selon nos informations, les principaux actionnaires de BPEC (Cauris et AfricInvest détiennent, séparément, plus de 50 % du capital et des droits de vote de l’établissement bancaire) comptent procéder au renforcement des fonds propres de la banque d’ici à la-mi 2016. Parmi les partenaires potentiels étudiés figurent « des institutions de développement et des fonds partenaires », explique Khaled Ben Jilani, partenaire senior et responsable du secteur de la finance au sein d’AfricInvest.
Contactée, la direction de Cauris n’a pas répondu à nos requêtes.
Nette réduction du portefeuille de clients
Fin 2014, le total de bilan de BPEC atteignait 49,38 milliards de F CFA (75,3 millions d’euros), plaçant l’établissement bancaire, né des cendres de la Caisse d’épargne du Togo, au neuvième rang dans le pays, très loin des leaders tels qu’Orabank et Ecobank (419,3 milliards et 356 milliards de F CFA respectivement), selon le rapport 2014 de la Commission bancaire de l’Umoa.
Le portefeuille de clients de BPEC s’est nettement réduit au cours des dernières années, passant de 202 171 comptes en 2010 à 164 520 comptes en 2012 et 148 390 comptes fin 2014. Longtemps leader, en termes de clients, la BPEC est désormais troisième derrière Ecobank (183 805 comptes) et l’Union togolaise de Banque (167 031), en 2014.
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