Turquie : un journaliste syrien assassiné par Daech
Le journaliste syrien Mohammed Zaher al-Shurqat a succombé à ses blessures par balle, mardi, à Gaziantep. Il animait une émission sur la chaîne Aleppo Today, fortement opposée à l’organisation État islamique.
Dimanche 10 avril, alors qu’il marchait dans une rue de Gaziantep, ville turque proche de la frontière syrienne, Zaher al-Shurqat a reçu une balle en pleine tête, tirée par un tireur masqué. Les agences turques Anatolie et Dogan ont annoncé qu’il avait été hospitalisé en soins intensifs le jour-même. Selon des militants syriens résidant à Gaziantep, il a succombé à ses blessures deux jours plus tard, mardi 12 avril. Daech a revendiqué cet assaut peu de temps avant le décès du journaliste, via son agence de presse Aamaq.
Ce n’est pas la première fois que Zaher al-Shurqat était la cible d’attentats de l’État islamique (EI). Le militant syrien Ibrahim al-Idelbi a déclaré à l’AFP à Beyrouth que ce dernier avait combattu l’armée du président syrien Bachar al-Assad au sein de l’Armée syrienne libre (ASL). Il a également eu un rôle actif parmi les médias de sa ville natale, Al-Bab, désormais sous contrôle jihadiste. En 2014, il est le seul survivant d’une attaque-suicide menée contre le centre d’opération de l’ASL dans la localité d’Al-Raï, proche de la Turquie. Peu de temps après, il découvre un engin explosif sous sa voiture, toujours dans le nord de la Syrie.
Gaziantep, base d’activistes syriens en Turquie
Comme de nombreux journalistes syriens, il a fui le pays et a décidé de se réfugier au sud de la Turquie, à Gaziantep. Là, il devient journaliste pour la chaîne anti-Daech Aleppo Today. Surnommé le « Cheikh », cet islamiste modéré animait une émission sur la chaîne locale où il confrontait face caméra les enseignements de l’islam aux agissements de l’EI.
Zaher al-Shurqat n’est pas le seul à dénoncer les activités du groupe, et à en subir les conséquences. En décembre dernier, le compte twitter de l’ONG « Raqqa est massacrée en silence » annonçait l’assassinat du journaliste Naji Jarf à Gaziantep, tué de la même manière. Fin octobre, c’était au tour des militants Ibrahim Abdelkader et Fares Hamadi, découverts décapités dans une maison à Sanliurfa, à l’est de Gaziantep. D’après Libération, la ville compte le plus grand nombre de réfugiés syriens en Turquie, une base de plus en plus dangereuse aujourd’hui.
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