Turquie : un journaliste syrien assassiné par Daech

Le journaliste syrien Mohammed Zaher al-Shurqat a succombé à ses blessures par balle, mardi, à Gaziantep. Il animait une émission sur la chaîne Aleppo Today, fortement opposée à l’organisation État islamique.

Publié le 14 avril 2016 Lecture : 2 minutes.

Dimanche 10 avril, alors qu’il marchait dans une rue de Gaziantep, ville turque proche de la frontière syrienne, Zaher al-Shurqat a reçu une balle en pleine tête, tirée par un tireur masqué. Les agences turques Anatolie et Dogan ont annoncé qu’il avait été hospitalisé en soins intensifs le jour-même. Selon des militants syriens résidant à Gaziantep, il a succombé à ses blessures deux jours plus tard, mardi 12 avril. Daech a revendiqué cet assaut peu de temps avant le décès du journaliste, via son agence de presse Aamaq.

Ce n’est pas la première fois que Zaher al-Shurqat était la cible d’attentats de l’État islamique (EI). Le militant syrien Ibrahim al-Idelbi a déclaré à l’AFP à Beyrouth que ce dernier avait combattu l’armée du président syrien Bachar al-Assad au sein de l’Armée syrienne libre (ASL). Il a également eu un rôle actif parmi les médias de sa ville natale, Al-Bab, désormais sous contrôle jihadiste. En 2014, il est le seul survivant d’une attaque-suicide menée contre le centre d’opération de l’ASL dans la localité d’Al-Raï, proche de la Turquie. Peu de temps après, il découvre un engin explosif sous sa voiture, toujours dans le nord de la Syrie.

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Gaziantep, base d’activistes syriens en Turquie         

Comme de nombreux journalistes syriens, il a fui le pays et a décidé de se réfugier au sud de la Turquie, à Gaziantep. Là, il devient journaliste pour la chaîne anti-Daech Aleppo Today. Surnommé le « Cheikh », cet islamiste modéré animait une émission sur la chaîne locale où il confrontait face caméra les enseignements de l’islam aux agissements de l’EI.

Zaher al-Shurqat n’est pas le seul à dénoncer les activités du groupe, et à en subir les conséquences. En décembre dernier, le compte twitter de l’ONG « Raqqa est massacrée en silence » annonçait l’assassinat du journaliste Naji Jarf à Gaziantep, tué de la même manière. Fin octobre, c’était au tour des militants Ibrahim Abdelkader et Fares Hamadi, découverts décapités dans une maison à Sanliurfa, à l’est de Gaziantep. D’après Libération, la ville compte le plus grand nombre de réfugiés syriens en Turquie, une base de plus en plus dangereuse aujourd’hui.

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